Chroniques Complications domestiques
Je me lève, je sors de la chambre et que vois-je ? Chéri Chéri buvant son café à l’écoute de Bataille, lui-même à l’écoute des auditeurs de Sud Radio.
Le connaissant peu friand de libre antenne, qu’elle soit pour jeunes ou pour adultes, la scène me surprend.
Je me sers un café, je prends place à ses côtés et lui demande de me passer le lait.
Enervé par les sons parasites émis par ma bouche, il me donne sèchement la bouteille et dit : « Tu ferais bien de t’intéresser au sujet de l’émission. »
Je prête une oreille et qu’ouïs-je ? Un homme d’une bonne soixantaine d’années expliquant de quelle manière il ne prend absolument pas part aux tâches ménagères. Le sujet, je le comprends vite – beau geste pour une blonde : la répartition des tâches ménagères au sein du couple.
Chéri Chéri tenterait-il une rébellion ?
En effet, je dois l’avouer, si j’écoute la part de féminisme qui sommeille en moi, nous sommes ce que j’aime appeler un couple moderne.
Je cuisine, Chéri Chéri fait le rangement, le ménage, les lessives, la vaisselle et le repassage ! Petit bonus, il change aussi les draps.
L’homme parfait s’il en est, et je remercie sa mère de l’avoir si bien élevé.
Toutefois, à la vue de son attitude ce matin, nous risquons, je le crains, de devenir un couple rétrograde, sorte de débris de la vie à deux, tellement obsolète, tellement 2009…
Au début de cette année-là, Ipsos et Mapa-Spontex publiaient les résultats d’une étude sur ce sujet.
On y apprenait que les hommes ne faisaient preuve de bonne volonté que pour vider les poubelles et faire les courses. Que 67% d’entre eux refusaient ou rechignaient à nettoyer les sanitaires. Et la fourberie n’est pas en reste puisque 33% avouent avoir déjà avoir fait semblant d’être souffrants ou seraient capable de le faire pour éviter les tâches ménagères.
Je dois bien l’admettre, nous ne sommes qu’en 2011 et notre schéma de couple est encore en avance sur son temps. Nous avons peut-être grillé quelques étapes dans l’évolution de cette délicate répartition.
Chéri Chéri en profite pour exiger un compromis.
Du tac au tac, je réplique : « J’ai acheté un lave-vaisselle ! On peut appeler ça un compromis, non ?! »
Diane Mc Evoy, journaliste et blogueuse
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