Les hommes, des féministes comme les autres L’homme féministe est-il un mâle à part ?

Visuel de l'exposition L'Homme féministe : un mâle à part ? © Editions Les points sur les i

Visuel de l'exposition L'Homme féministe : un mâle à part ? © Editions Les points sur les i

Sont-ils vraiment à part ces hommes de 19 à 70 ans qu’Emmanuelle Barbaras et Marie Devers ont rencontrés, pour écrire L’Homme féministe : un mâle à part ?, un livre au sujet rare ?

Clémentine Autain l’a préfacé et Patrice Jean conclu.
La première, co-fondatrice de l’association Mix-cité, se réjouit que « la mixité du combat féministe s’affirme ».
Pour le second, réalisateur pro-féministe, les hommes ont beaucoup à gagner à abandonner certains privilèges. Tous deux posent le postulat qu’égalité rime avec liberté.

Ils sont de tous âges, professions et milieux, les hommes de ce livre. Certains ont eu des mères féministes, d’autres des familles très traditionnelles, certains sont tombés dans le féminisme tout petits, d’autres plus tard.

La plupart sont des militants politiques, syndicaux ou associatifs. Ils avouent vivre de nombreuses railleries, moqueries, mais persistent dans leur engagement auprès des femmes avec enthousiasme et fierté.

Couverture du livre L'Homme féministe : un mâle à part ?Ils n’ont peur de rien ces hommes féministes, comme Romain, assistant parlementaire, qui s’est retrouvé au poste pour avoir réalisé un pochoir pour la campagne « Osez le clitoris » dans le métro. Il en est sorti après avoir sensibilisé au clitoris tout le commissariat.
Il y a les précurseurs, comme Eric, magasinier, premier homme à prendre un congé parental dans les Yvelines, mais qui ne trouve en rien sa décision héroïque.

D’autres ne mâchent pas leurs mots comme Mathieu, archiviste, qui râle : « C’est quoi ce modèle d’homme de merde qu’on nous impose ? » Il ajoute qu’il est plus facile pour un homme de se déclarer féministe que pour une femme, ce que nous expliquait également Eric Fassin.

Raphaël, photographe, affirme que « le féminisme c’est l’avenir de la démocratie » et Michel, retraité, que « pour les hommes, accepter la domination masculine revient à manquer de respect envers nous-mêmes ».
Livio, chercheur, quant à lui se sent un peu isolé dans son combat.

Reconnaissons-le, les hommes engagés auprès des femmes pour une société plus égalitaire ne sont pas légion. Pour preuve, dans le cadre de ce dossier, EGALITE a interrogé plusieurs hommes que l’on retrouve dans le livre.

A part, l’homme féministe ? Certes, il l’est aujourd’hui encore, car rare.

Faudra-t-il attendre quelques centaines d’années, comme le prédit Françoise Héritier, pour que la société devienne égalitaire et que le féminisme au masculin ne devienne une banalité ?

Alors pour être révolutionnaires, messieurs, vous avez là, dans ce livre, de beaux exemples à suivre.

Caroline Flepp – EGALITE

L’homme féministe : un mâle à part ?, de Emmanuelle Barbaras et Marie Devers, 2011, Editions Les points sur les i, 16,90 €

 

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