Articles récents \ France \ Politique L’Union des Etudiants Communistes organise sa semaine du féminisme

Du 9 au 15 mars prochains, l’Union des Etudiants Communistes (UEC) organise un grand nombre d’événements sur les campus aux quatre coins de France. Leur but ? « Affirmer avec l’ensemble des étudiant-es que le projet féministe est au service de la liberté de tous. » Nous avons rencontré deux de leurs responsables pour qu’ils nous présentent leur organisation et plus particulièrement la troisième édition de leur semaine du féminisme.

C’est au sous-sol du siège historique du PCF, place du colonel Fabien, que nous reçoivent Laureen Genthon et Mathieu Bauhain. L’un est secrétaire national, l’autre est responsable féminisme à l’UEC. Ils se présentent comme les représentant-e-s de « l’association politique étudiante la plus importante» et compteraient environ 5000 adhérent-e-s, soit plus, selon eux, que le collectif Marianne, proche du FN ou que l’UNI proche de l’UMP. De plus, ils revendiquent un ancrage territorial sur 50 campus.

L’association se présente comme communiste, féministe et solidaire avec les luttes quotidiennes de la population étudiante ainsi qu’avec les étudiant-e-s étrangèr-e-s,. Ils présentent leurs revendications phares : l’idée d’un salaire étudiant, leur refus des restrictions budgétaires dans l’enseignement supérieur et leur opposition à la loi Macron comme « des mesures féministes pour garantir la réussite de tous les étudiant-e-s .»

Les deux jeunes communistes ont un discours féministement raccord. Si c’est le jeune secrétaire national qui se charge de nous présenter son organisation, on note qu’il ne cesse de s’interrompre, s’inquiétant de parler trop longtemps par rapport à sa camarade. Sur la forme, c’est déjà un bon point féministe. La discussion est animée, les sujets de débats et d’échange sont légion : l’austérité qui affecte la réussite des étudiant-e-s, l’appui des étudiant-e-s étrangèr-e-s menacé-e-s d’expulsion, les inégalités salariales, le sexisme dans les universités, l’orientation genrée ou encore la prostitution étudiante. L’UEC est d’ailleurs une organisation officiellement abolitionniste.

Le féminisme comme souffle de liberté pour tou-te-s les étudiant-e-s

L’articulation entre les préoccupations féministes et les enjeux économiques et sociaux est omniprésente dans le discours des deux étudiant-e-s communistes. Ce souci de montrer la convergence des luttes féministes, antiracistes et anticapitalistes se retrouve jusque dans leur communication visuelle, puisqu’ils ont fait le choix de mettre en avant Angela Davis, figure majeure de l’afro-féminisme et du communisme aux États-Unis, comme emblème de leur semaine du féminisme.

De nombreux événements invitant à réfléchir sur les enjeux féministes seront organisés dans plusieurs universités, comme par exemple une conférence sur la répartition des tâches ménagères à Grenoble, un débat sur les combattantes kurdes à Montpellier ou encore une réflexion sur le sexisme dans les jeux vidéos à Rennes. La semaine du féminisme propose également des projections de films, des expositions et des soirées, afin de montrer qu’il est tout à fait possible d’organiser une soirée étudiante amusante sans utiliser de communication sexiste, « une violence en soi ». Les jeunes communistes prépareraient d’ailleurs une charte anti-soirées sexistes à destination de toutes les organisations étudiantes.

En parallèle, l’UEC a lancé un appel pour l’égalité femmes-hommes dans l’enseignement supérieur dont sont signataires des partis comme le PCF, des associations comme le Planning Familial, le CNDF, la CADAC, Osez le féminisme, entre autres. Des personnalités communistes telles que Marie-Georges Buffet ou Laurence Cohen sont associées à cet appel.

Le thème que l’UEC a choisi de mettre en avant pour cette troisième semaine du féminisme, c’est la liberté, une notion déclinée dans tous les secteurs des luttes féministes, « un thème fondamental après 70 ans de vote et 40 ans d’IVG », comme le souligne la responsable féminisme de l’UEC. Liberté de disposer de son corps, liberté d’avoir des enfants et de poursuivre un cursus universitaire, d’où la proposition originale de développer des crèches dans les universités (les quelques crèches existantes sont surtout destinées aux enfants d’enseignant-e-s), liberté de faire le métier de son choix malgré les stéréotypes de genre, afin par exemple d’amener les hommes à s’orienter aussi vers les filières qu’ils délaissent, celles du care.

L’objectif de cette semaine ? Tout simplement « amener les étudiant-e-s à débattre de l’égalité entre les femmes et les hommes . » Avec de telles revendications, on comprend mieux à quel point parler de communisme aux étudiant-e-s est dangereux. Blague à part, nous leur souhaitons le maximum de visibilité et de succès pour leur semaine du féminisme. À bientôt, camarades.

Guillaume Hubert, 50-50 Magazine

50-50 Magazine est partenaire de la semaine du féminisme et signataire de l’appel commun pour l’égalité femmes-hommes dans l’enseignement supérieur.

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