Articles récents \ Culture \ Livres Conseils de lecture pour un été féministe

La fabuleuse histoire du clitoris, Jean-Claude Piquard, H&O au féminin – 2013

Jean-Claude Piquard est sexologue clinicien. Longtemps, il a été consterné par l’absence totale de connaissance sur le clitoris au sein de sa profession et chez le grand public. Il a alors décidé de se plonger dans les méandres du passé afin de trouver une explication à la question : pourquoi l’obscurantisme clitoridien? Sa réponse tient en un ouvrage d’une centaine de pages à la lecture captivante. On y apprend que le clitoris est connu depuis l’Antiquité, qu’on lui donnait un rôle majeur dans la reproduction jusqu’au 19ème siècle, que le plaisir des femmes était considéré comme essentiel par l’Église et la médecine jusqu’à peu et que l’obscurantisme actuel découle d’une déchéance organisée liée à la découverte de «l’inutilité» du plaisir féminin. Jean-Claude Piquard invite les lectrices/lecteurs à découvrir l’histoire de cet organe du plaisir et les enjeux idéologiques qui continuent, encore aujourd’hui, à l’entourer.

Benédicte Gilles 50-50 magazine

La Maison aux esprits, Isabel Allende, Livre de Poche -1982

La Maison aux esprits est le premier roman d’Isabel Allende, autrice chilienne mondialement connue. Au fil des pages de cette bouleversante saga familiale, Isabel Allende nous raconte l’histoire de son pays et des siens. Dans la grande maison, ancêtres, enfants, idées politiques, rêves et mystères se mêlent et se côtoient. Les femmes, surtout, sont au cœur de l’ouvrage. Toutes sont brillamment dépeintes par l’autrice, qui les rend si palpables qu’on a la sensation de les connaître personnellement. Toutes, sont fortes à leur manière. Toutes sont inspirantes et bien loin du cliché des héroïnes de roman. On ressort changé.e de cette lecture, à la fois grandi.e et émerveillé.e.

Benédicte Gilles 50-50 magazine

Culottées, Pénélope Bagieu, Gallimard – 2016 et 2017

D’un trait vif et coloré et sur un ton souvent malicieux, Pénélope Bagieu dresse le portrait d’une trentaine de femmes qui ont ou auraient dû marquer l’Histoire. Peggy Guggenheim, Mae Jemison, NazikAl-abid, Hedy Lamarr… Le point commun de toutes ces « culottées » ? Une détermination sans faille et le courage de s’imposer dans des domaines souvent masculins. A travers cette série de portraits courts, la dessinatrice relate les instants clefs de la vie de ces femmes politiques, scientifiques, artistes et leur redonne une place dans la mémoire collective. Une lecture engagée et distrayante pour les grands comme pour les plus jeunes.

Marion Tilly 50-50 magazine

Ni vues, ni connues, Georgette Sand, Pocket – 2019

Parce que les femmes sont souvent les grandes oubliées de l’histoire, les Georgette Sand ont choisi de remettre à l’honneur 75 femmes à travers une série de portraits. Pour les militantes de cette association féministe, il ne devrait pas être nécessaire de s’appeler Georges pour être reconnu. A travers une écriture collective, elles racontent le destin de toutes ces femmes et les mécanismes qui conduisent à leur oubli. En explorant différents thèmes tels que les militantes, les femmes de pouvoir, les artistes, les scientifiques, le livre revient sur le parcours de ces femmes, parfois brillant bien qu’oublié, mais aussi souvent entravé. A la lecture de ces vies de femmes, on réalise combien sont nombreux les obstacles que les femmes rencontrent dès lors qu’elles veulent agir, s’engager, exister, et la force de celles qui ont réussi à s’imposer. Un exemple de détermination des femmes d’hier pour toutes celles d’aujourd’hui et de demain.

Marion Tilly 50-50 magazine

Je sais pourquoi l’oiseau chante en cage, Maya Angelou, Livre de Poche – 2009

Si vous avez toujours entendu parler de Maya Angelou mais n’avez encore jamais lu un de ses 40 écrits, Je sais pourquoi l’oiseau chante en cage est un parfait point de départ. Dans cette première autobiographie, l’autrice américaine retrace son enfance mouvementée et traversée par des thèmes aussi poignants que le viol, l’abandon, le déracinement ou la fraternité. Jamais déprimant ni morose, le récit d’Angelou dépeint avec poésie les dix-sept premières années de sa vie passées au sein de la communauté afro-américaine des années 30 dans le Missouri. Au fil des pages, les lectrices/lecteurs découvrent une multitude de personnages présentés dans toute leur complexité, dont plusieurs radicalement féministes. Je sais pourquoi l’oiseau chante en cage est aussi captivant qu’un roman de fiction, et un vrai remède contre le cynisme.

Léonor Guénoun 50-50 magazine

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