Articles récents \ DÉBATS \ Tribunes Le 8 mars, on arrête toutes !

Quand les femmes s’arrêtent, tout s’arrête. Le 8 mars, on fait la grève féministe, on s’arrête toutes ! Le 8 mars, c’est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Comme les Polonaises, les Argentines, les Espagnoles, les Belges, les Suissesses, les Italiennes, en France nous faisons la grève féministe le 8 mars 2020, car le 8 mars est avant tout un jour de solidarité internationale.

Une grève un dimanche ? Oui, car le dimanche, toutes les femmes travaillent. Déjà, à la maison : elles briquent, aspirent, cuisinent, cajolent, rassurent, consomment, font les courses… Et gratuitement. De plus, certaines exercent leurs métier le dimanche : dans les services d’urgence et les hôpitaux, la culture, les transports, l’hôtellerie, le commerce… Certains de ces emplois sont socialement utiles, d’autres non. Nous sommes contre le travail du dimanche lorsqu’il n’est pas indispensable. Nous arrêterons aussi de consommer ce 8 mars. En tant que femmes, à un moment de notre vie, nous sommes considérées, ciblées, comme « la responsable des achats », la fameuse ménagère de moins de 50 ans. Avant même cette étape, nous sommes visées dès notre plus jeune âge par des publicités sexistes (et régulièrement dangereuses quant à l’image de notre corps). Cette consommation effrénée promue par le capitalisme néolibéral anéantit la planète pour le futur et concourt notamment à l’exploitation forcenée des femmes des pays du sud.

Le 8 mars est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Ce n’est pas la « fête des femmes », ce n’est pas la journée où on « célèbre » les femmes. Et nous le dirons par la grève et dans la rue en manifestation partout en France pour défendre nos droits : à l’égalité professionnelle et salariale, à une retraite juste encore plus menacée par la réforme actuelle, à une existence sans violence sous toutes ses formes, à l’avortement conquis de haute lutte mais sans cesse attaqué, à une sexualité libre… Bref, une mobilisation pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Depuis le 8 mars dernier, les femmes se mobilisent, toujours plus nombreuses, contre les féminicides, contre la culture du viol, et le viol dans la culture, dans le sport aussi, dans le monde du travail, dans l’espace public… et bien sûr plus récemment contre la réforme des retraites. Manifestations, collages, happenings en soutien aux luttes internationales féministes, et tellement d’autres actions prouvent que la colère gronde.

Nous sommes toujours plus nombreux.se.s à dire notre colère et à pointer du doigt les inégalités mais le gouvernement continue à nous ignorer. Il nous promet un Grenelle, nous obtenons des mesures déjà existantes, et un budget toujours trop faible. Il nous érige en tête des bénéficiaires de la réforme des retraites, alors que toutes les études confirment que nous en serons les grandes perdantes. Nous serons toujours plus nombreux.se.s dans les rues pour que les droits de la seule majorité oppressée au monde soit enfin reconnus, respectés et appliqués. 

On arrête toutes

 

print