Brèves Personnes prostituées et COVID19 : point de situation, droits obtenus et revendications

Prolongation des parcours de sortie et de l’AFIS de 6 mois, des situations d’urgence à traiter 

Le 31 mars au matin, nous avons fait un nouveau point avec nos équipes locales sur la situation des personnes accompagnées. Le contact reste établi avec la plupart et nous tentons de répondre à leurs besoins d’urgence. Voici les constats, actions et revendications que nous portons aujourd’hui. 

Quelques constats et actions d’urgence :

  • Dans un contexte où certaines voient l’arrêt de leurs démarches de sortie de prostitution, nous assurons un soutien psychologique constant, au moins téléphonique. A Paris notamment, un soutien téléphonique auprès de psychologues professionnels est proposé aux personnes qui en font la demande.
  • Nous les aidons à avoir accès aux produits de première nécessité (nourriture, couches-culottes, attestations)… La plupart de celles avec qui nous sommes en contact restent confinées.
  • La question de l’hébergement d’urgence reste la plus tendue. Dans de nombreuses régions, le 115 n’est plus en mesure de répondre (Var, Haut-Rhin). Des personnes que nous accompagnons sont réticentes à s’orienter vers l’habitat collectif par peur de la contagion.
  • Nous avons aussi la possibilité de payer, dans certaines délégations, quelques nuits d’hôtel pour des personnes en risque d’être à la rue. Des associations comme la Croix-Rouge ou ADSF nous font remonter les situations d’urgence.
  • Nous envisageons de remettre en place des sorties sur les lieux de prostitution (mais nous n’avons pas de matériel de protection) et souhaitons pouvoir rouvrir les permanences dans des conditions de sécurité optimales une fois le #confinement terminé.

Nos recommandations et revendications :

  • Droit au séjour : nous avons obtenu l’assurance que les titres de séjour étaient prolongés automatiquement de 3 mois.
  • Parcours de sortie : les Parcours de sortie ont été prolongés de 6 mois, ainsi que les droits qui y sont liés; et notamment l’aide financière (AFIS). Nous demandons à ce que toutes les personnes prostituées puissent bénéficier d’un minima social.
  • Commissions départementales : le confinement étant amené à se prolonger, les cas critiques risquent de se multiplier. Nous souhaitons que soit rapidement lancée une mobilisation générale des commissions départementales de lutte contre la prostitution, le proxénétisme et la traite des êtres humains. Dans l’Essonne, la commission s’est d’ores et déjà mise en place de façon dématérialisée via une plateforme numérique qui permet de signaler les situation d’urgence.
  • Hébergement : nous demandons que les commissions départementales de lutte contre la prostitution établissent de façon urgente un protocole avec les associations agréées pour :
    1. Une orientation vers les centres d’hébergement spécialisés prostitution et/ou violences faites aux femmes. 
    2. En l’absence de cette première solution une orientation vers un autre lieu défini localement par la commission départementale.
    3. Si besoin, réquisition de chambres d’hôtel et mises à l’abri.
  • Recours à la prostitution : enfin, les « clients » habituels continuent de contacter par téléphone les personnes prostituées. Certains proposent plus d’argent pour qu’elles acceptent de les recevoir « à tout prix » . Nous les aidons face à ces situations. Nous demandons à ce que ceux qui sont repérés soient interpellés et poursuivis pour mise en danger d’autrui.

Le Mouvement du Nid

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