Brèves #LibertéPourAdriana : Les victimes doivent être protégées, pas incarcérées !

Adriana Sampaïo est une victime. Non une coupable. Mais pour avoir tué son conjoint violent alors qu’elle cherchait juste à défendre sa fille, la justice patriarcale de ce pays l’a condamnée à 7 ans de prison en 2019. C’est une honte ! Alors que son jugement en appel s’ouvre ce 3 novembre 2020 au Tribunal de Créteil, le Collectif #NousToutes s’associe à l’association Les Effrontées pour exiger la liberté d’Adriana Sampaïo.

Après avoir enduré des années de violences conjugales, et parce qu’elle voulait seulement défendre sa fille ainsi qu’elle-même, Adriana Sampaïo a suffisamment payé. Les victimes de violences sexistes et sexuelles, doivent être protégées. Non condamnées.

Ce soir de novembre 2015, Paolo, son conjoint  s’en prend physiquement à la fille aînée d’Adriana et menace de les violer.  Adriana s’interpose mais est projetée violemment sur le plan de travail, où elle saisit un couteau. Ce n’est qu’au deuxième coup que cet homme lâche la fille de 18 ans, avant de les pourchasser jusqu’à l’extérieur du domicile où il s’effondre. Un cas de légitime de défense comme le reconnaît la justice qui la condamne non pour meurtre mais pour « violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner ». Une justice qui pourtant nie les années de violences endurées par Adriana et sa fille, l’a dépeint comme une femme vénale et la condamne à 7 ans de prison.

Et ce n’est pas là le seul biais sexiste –courant dans ce genre d’affaire- qui entache ce procès : il lui sera également reproché de ne pas avoir quitté son compagnon. Quand la société et la justice arrêteront-elles de faire porter la responsabilité des violences sur les victimes elles-mêmes ?!

Après avoir pendant des années, expliquer que se figer lors d’une violence sexuelle, est une réaction normale. Allons-nous devoir répéter la même litanie pour défendre le fait qu’une femme qui se défend, n’est en pas moins victime ?! Ce soir de novembre 2015, Adriana Sampaïo n’a fait que se défendre, que défendre sa fille face à la violence d’un homme.  Aujourd’hui, elle assume sa responsabilité.

Rappelons qu’en 2018 et 2019, près de la moitié des féminicides conjugaux ont été perpétrés au moment ou après la séparation du couple. Que seulement 10% des femmes victimes de viol portent plainte. Que seulement 1% des viols sont condamnés par la justice.

Rappelons que les violences sexuelles et conjugales sont toujours autant minimisées par la justice, la police et les institutions. En 2020 !

Nous demandons la liberté pour Adriana Sampaïo. Nous voulons que l’État protège les victimes de violences, au lieu de leur infliger une double peine en les traitant comme des coupables quand elles n’ont plus d’autre choix que celui que la société leur a laissé : se défendre elles-mêmes. Adriana est une victime et non un danger pour la société. Laissez la libre.

Le procès en appel d’Adriana Sampaïo se tiendra du 3 au 6 novembre au Tribunal de Créteil.

#NousToutes

Demain s’ouvre le procès en appel d’Adriana Sampaio, condamnée à 7 ans de prison ferme pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, une peine extrêmement lourde au regard de la jurisprudence et des faits observés.

Son conjoint frappait et tirait par les cheveux Adrielly, 18 ans, fille aînée d’Adriana, afin de la traîner vers la chambre et la violer. Les cris, supplications et ripostes physiques de sa mère n’ont eu aucun effet. Désespérée, Adriana a fini par saisir le couteau du repas du soir pour frapper son conjoint et sauver son enfant. À aucun moment elle n’a eu l’intention de le tuer, seulement lui faire lâcher prise.

Nous avons rédigé une tribune, parue dans Mediapart lundi, signée par 40 collectifs, élu·es de la République, représentant·es politiques et syndicales/syndicaux, avocat·es, sociologues et militantes féministes. Puis nous avons lancé une pétition, qui a recueilli à ce jour plus de 39 000 signatures en moins d’une semaine : c’est l’incompréhension de l’opinion publique qui s’exprime face à une justice qui ne reconnaît pas la légitime défense d’une mère ayant protégé son enfant, frappée et menacée de viol. Une femme qui pendant des années a encaissé les coups donnés par son conjoint, les insultes, les humiliations, tant qu’elle était la seule cible. Elle a bien tenté de demander de l’aide, difficilement, ne parlant pas le français à l’époque (elle est Brésilienne). L’assistante sociale lui a dit : “je ne peux rien faire pour vous.”

Quand son conjoint s’en est pris à sa fille, elle n’a pas pu rester spectatrice. Elle a considéré la menace de viol avec d’autant plus de sérieux qu’Adrielly avait rapporté à sa mère qu’il l’avait agressée sexuellement quelques mois auparavant. Elle a tout fait pour l’arrêter, mais il était plus fort : aurait-elle dû laisser sa fille se faire battre et violer ?

Condamnée à 7 ans de prison en 2019, Adriana a fait appel. L’audience débute demain, mardi 3 novembre, au tribunal judiciaire de Créteil. Les effronté·es et d’autres militant·es et collectifs seront présent·es en soutien, en nombre restreint par respect des règles sanitaires, afin de demander la liberté pour Adriana. Elle a déjà fait deux ans de détention provisoire – deux ans de trop.

Adriana est une victime de violences conjugales, comme 240 000 femmes en France chaque année. La société ne l’a pas protégée. Pire, elle lui a volé deux ans de sa vie. Adriana n’a pas de dette envers la société. C’est la société qui a une dette envers elle. #LibertéPourAdriana

Les Effronté·es

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