Articles récents \ Île de France \ Société Rougemont Solidarité, une association qui œuvre pour les droits de celles et ceux qui n’en ont pas

Rougemont Solidarité œuvre dans le quartier de Rougemont de la ville de  Sevran depuis 21 ans. Son objectif ? Promouvoir de développement de la vie sociale et culturelle du quartier. L’accès aux droits tels que la santé, les loisirs, la culture et l’éducation, pour les familles, les personnes âgées, les personnes précaires et les femmes est au cœur de la mission de Rougemont Solidarité. 

Miriam Benammour se définit comme un bébé de Sevran : elle vit dans le quartier depuis sa naissance. Elle l’a vu évoluer au fil des années : « c’est un quartier où il fait bon vivre. Il y a des choses négatives, mais pas que. J’ai toujours voulu m’y impliquer », affirme-t-elle. Après la fermeture de l’ancien centre social de Rougemont, elle décide de se battre pour créer une nouvelle association de quartier pour la jeunesse et les familles. Chérifa Bounoua, elle, n’est pas née à Sevran. Lorsqu’elle emménage à Drancy il y a 23 ans, le coup de foudre pour le quartier de Rougemont est instantané : « on y trouve une richesse humaine que je n’ai pas trouvée ailleurs ». Aujourd’hui, Miriam Benammour et Chérifa Bounoua sont les deux piliers de l’association.

Rougemont Solidarité a 160 adhérent·es. 40 bénévoles œuvrent pour les familles, les femmes, les personnes âgées, et les personnes en situation de précarité. « L’association est une famille », dit fièrement Chérifa Bounoua. Elle a aussi crée un fort réseau de partenaires. Malgré la baisse de subventions depuis 2009, l’association continue d’œuvrer pour les droits de celles et ceux qui n’en ont pas.

Le concept de la famille au centre de l’action de Rougemont Solidarité

Rougemont Solidarité est particulièrement attachée au concept de la famille. Un·e enfant pris·e en charge doit être accompagné·es par ses parents. « Il faut vraiment travailler sur l’adulte pour pouvoir atteindre l’enfant », telle est la conclusion de Chérifa Bounoua après 21 ans d’expérience au sein de l’association.

L’association vient aussi en aide aux familles dans le besoin. En 2009, l’équipe a créé un réseau solidaire et citoyen. L’objectif est de mettre en place des collectes de vêtements, de vaisselle et de meubles à redistribuer aux familles qui ont très peu de moyens. Ce réseau a explosé durant les confinements pendant lesquels l’association distribuait aussi des colis alimentaires aux familles atteintes de précarité. « Durant la crise du Covid, les personnes qui étaient au seuil de la précarité sont passées de l’autre côté. On aidait 200 familles par semaine », affirme Chérifa Bounoua.

L’association se concentre aussi sur l’accompagnement administratif. Elle compte quatre écrivaines publiques, dont Chérifa Bounoua et Miriam Benammour. Grâce à l’accompagnement administratif et numérique des personnes âgées et fragilisées, ces bénévoles s’attaquent au problème de la fracture numérique causée par la dématérialisation. L’objectif est de rendre les personnes en situation de précarité plus autonomes dans leurs démarches administratives. Durant la crise sanitaire, les bénévoles sont aussi venu·es en aide aux personnes âgées pour faire leurs courses.

Défendre les droits des femmes, un domaine d’action primordial

Un autre angle d’attaque de l’association concerne les femmes. Elle organise des ateliers de cuisine et de bien-être durant lesquels les femmes peuvent discuter de leurs problèmes. Elle met aussi l’accent sur l’accès des femmes à la santé. En partenariat avec le pôle prévention-santé du centre médical de Sevran et d’autres associations locales, elle travaille à la sensibilisation et à la prévention dans le domaine de la santé. Le sport est aussi au centre des préoccupations de l’association. Tout d’abord, l’association organise des ateliers de pilate et de gymnastique douce d’entretien. Grâce à l’association Gais Les Sablons, des professionnel·les du sport viennent aider les femmes dans leur pratique sportive. Dans le gymnase du quartier qui était exclusivement dédié aux hommes, l’association s’est battue pour mettre en place un espace pour les femmes.

Rougemont fait aussi parti d’un collectif contre les violences faites aux femmes. Ce collectif rassemble le service de la ville, le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles 93 ainsi que d’autres associations locales. Depuis Juillet 2020, il a crée un point d’accueil et d’écoute sur les violences faites aux femmes au centre commercial Sevran – Beaudottes. « Certaines femmes veulent juste se sentir rassurées. On n’est pas là pour les forcer à porter plainte mais surtout pour les écouter et voir comment on peut les accompagner », précise Miriam Benammour.  Le local est un lieu sûr particulièrement important pour ces femmes qui sont pour la plupart isolées. Dans ce lieu intime, chaleureux et sécurisé, les femmes peuvent recevoir une écoute de confiance. Sa localisation est aussi essentielle. Elle permet aux femmes qui viennent faire leurs courses de se confier sur leur situation sans éveiller les soupçons de leur conjoint.

Mais le domaine d’action de Rougemont Solidarité ne s’arrête pas là. En partenariat avec le service culturel de Sevran et le Théâtre de la Poudrerie, elle offre à ses usager·es de nombreuses activités culturelles dont des spectacles d’art participatif. Elle œuvre aussi à l’éveil des consciences autour des pratiques écologiques. Avec le groupe Gongle, elle mixe art et écologie dans le but de faire évoluer les mentalités. Durant la crise sanitaire, elle est venue en aide aux sans-abris grâce à la distribution des repas cuisinés par des femmes bénévoles.

Rougemont Solidarité est une association dont les missions sont aussi nombreuses que diverses. Elle renouvelle ses activités chaque année pour assurer une vie de quartier dans laquelle chacun·e peut trouver sa place. Le Fonds pour les Femmes en Méditerranée soutient financièrement l’association afin de lui permettre d’atteindre ses objectifs.

Ilana Amarsy 50-50 Magazine

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