Brèves Rassemblement en mémoire de Marie Trintignant, assassinée par Bertrand Cantat

Cher·es féministes de la région parisienne, et d’ailleurs, si vous êtes de passage à Paris.

Nous vous proposons de nous retrouver entre féministes au cimetière du Père-Lachaise, dimanche 1er août, à 16h, dans le souvenir de Marie Trintignant, pour le 18e anniversaire de sa mort.

Comme chaque année depuis 2003, nous déposerons des fleurs sur la tombe de Marie Trintignant. « Les morts dépendent entièrement de notre fidélité… Tel est le cas du passé en général : le passé a besoin qu’on l’aide, qu’on le rappelle aux oublieux, aux frivoles et aux indifférents, que nos célébrations le sauvent sans cesse du néant, ou du moins retardent le non-être auquel il est voué […] Non, la lutte n’est pas égale entre la marée irrésistible de l’oubli qui, à la longue, submerge toutes choses, et les protestations désespérées, mais intermittentes, de la mémoire […] » Wladimir Jankéléwitch, « Pardonner ? », 1971,in L’Imprescriptible, Seuil, 1986, p. 60.

Le 1er août 2003, la comédienne Marie Trintignant est morte, à l’âge de 41 ans, des coups portés par son compagnon, Bertrand Cantat, chanteur du groupe Noir Désir. Condamné à une peine de huit ans de prison, Bertrand Cantat a été libéré en 2007, et poursuit sa carrière sur scène.

La réaction de Encore Féministes !

Dans tous les pays et dans tous les milieux sociaux, les brutalités du mari (ou compagnon, ou ex-compagnon) sont la forme la plus répandue de violence contre les femmes. Cette violence reste la première cause de mort et d’invalidité des femmes âgées de 15 à 44 ans. En France, un foyer sur dix est le lieu de violences conjugales masculines. On dénombre chaque année de ce fait une centaine de mortes et 15 000 blessées, sans oublier les souffrances infligées aux enfants témoins de telles violences. 

Rendez-vous le dimanche 1er août à partir de 15h30 au café Ramus, 4 avenue du Père-Lachaise, métro Gambetta. A 16h, départ pour le cimetière vers la tombe de Marie Trintignant (qui se trouve dans la 45e division) pour y déposer des fleurs, puis retour au café pour des échanges féministes.

Nous apporterons des fleurs, pour les partager, et vous pouvez aussi en apporter. Nous les déposerons sur la tombe de Marie Trintignant en ayant une pensée solidaire pour toutes les femmes victimes d’un compagnon violent. Nous rappellerons la devise du réseau Encore féministes !, la phrase de Benoîte Groult : « Le féminisme n’a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours. »

Notez les dates de ces autres rendez-vous féministes à Paris : le samedi 4 septembre à 13h, pique-nique avec les Chiennes de garde dans le jardin du Luxembourg et le dimanche 5 septembre à 18h, sortie au cinéma pour voir un film sur un thème féministe 

Adelphiquement*,

Florence Montreynaud 

* « Adelphiquement » est formé sur la racine adelph-, qui a donné en grec les mots signifiant « frère » et « sœur », alors qu’en français ces mots viennent de deux mots latins différents. L’adelphité est une notion groupant fraternité et sororité. J’ai trouvé le mot « adelphité » et l’ai employé en 1999 dans le manifeste des Chiennes de garde puis en 2001 dans celui du réseau « Encore féministes ! » Ensuite j’ai découvert que « adelphité » et « adelphique » existaient dans le français du Moyen Âge. Des féministes francophones d’aujourd’hui les utilisent, pour ma plus grande joie. 

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