Monde Forum Génération Égalité : Pays du Sud, violences de genre et impact de la pandémie

Le Forum Génération Égalité s’est terminé le 2 juillet. Parmi les nombreuses tables rondes, l’une portait sur les réponses féministes face à la hausse des violences de genre dans les pays du Sud lors du Covid-19.

Depuis le début de la pandémie les chiffres sur les violences de genre n’ont cessé d’augmenter à travers le monde. Les violences conjugales se sont amplifiées à l’échelle globale et les services publics, concentrés sur la gestion de la crise sanitaire, ont largement réduit leur prise en charge des personnes victimes de violences. Le 1er juillet, trois femmes ont pu discuter à l’occasion de ce Forum de l’augmentation de ces violences dans les pays du Sud depuis la pandémie.

La doctoresse colombienne Ana Cristina González a mis en avant l’amplification de problèmes préexistant à la pandémie. Si la pauvreté et le manque d’emploi sont des problèmes endémiques en Colombie, elle affirme que le Covid-19 et les restrictions sanitaires liées ont nettement dégradé la situation dans laquelle beaucoup de femmes se trouvaient déjà. Les femmes ont perdu de leur autonomie, notamment lors des différents confinements qui ont rendu leur fuite des violences d’autant plus difficile. L’accès à la contraception d’urgence était également restreinte. 

En Inde, la professeure d’arts dramatiques Anuradha Kapur dresse le même constat. Elle affirme que les violences faites aux femmes a doublé en 2020. Les abris ayant cessé de les accueillir pendant l’année, elles devaient fuir de leur domicile sans aide extérieure. Plus souvent chez elles à cause des restrictions sanitaires, les femmes ont par ailleurs été davantage présentes sur les réseaux sociaux et ainsi la cible de nombreuses attaques en ligne. En Inde l’une des violences majeures a également été l’augmentation du nombre de mariages forcés, une réaction commune à beaucoup de familles. Anuradha Kapur indique que ces mariages forcés ont augmenté de 23% en 2020. 

Mbiwa Mangwiro, Sud-Africaine membre de la Sonke Gender Justice, a également rappelé que la crise du Covid-19 et les confinements ont multiplié le poids de la charge mentale reposant sur les femmes. Elles ont, plus que d’habitude, pris en charge les tâches domestiques du foyer alors que les écoles étaient fermées.

Les panélistes ont par ailleurs toutes mentionné l’impact de la situation sanitaire sur les communautés LGBTQIA+. Certaines personnes ayant perdu leur emploi ont dû retourner dans leur famille, subissant parfois des violences. Les services d’aide étaient très restreints et les violences se sont amplifiées sur ces communautés à l’échelle de la planète.

Laurène Pinvidic 50-50 Magazine

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