Brèves 28 septembre : journée internationale du droit à l’IVG

L’avortement fait partie de la vie des femmes. Néanmoins, en 2021, elles entendent encore et toujours des propos culpabilisants et jugeant. Nous recevons tous les jours des personnes ayant eu un parcours long et compliqué pour accéder à leur choix d’interrompre une grossesse. L’accès à l’avortement peut et doit encore être amélioré.

Mobilisé.e.s, les militantes du Planning familial demandent la simplification du parcours des femmes concernant l’avortement sur l’ensemble du territoire en métropole et dans les DROM et la possibilité d’interrompre une grossesse quel que soit son terme. La proposition de loi qui vise à renforcer le droit à l’avortement, portée par la députée Albane Gaillot, doit être inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale et votée. Il s’agit d’une urgence puisque la dernière fenêtre pour un examen par les député.es s’ouvre début décembre, lors de la semaine du gouvernement ! Ce texte prévoit entre autres la suppression de la clause de conscience spécifique à l’avortement et la possibilité pour les sages-femmes de pratiquer les avortements instrumentaux. Il doit être soutenu par le gouvernement et voté à l’Assemblée nationale avant la fin du quinquennat. Nous ne voulons plus que l’avortement soit considéré comme un acte à part alors qu’une femme sur trois a recours à une IVG. Nous n’avons pas besoin de trois consultations pour réfléchir à nos choix de vie. Nous sommes des personnes sensées et légitimes. Une seule consultation suffit comme dans de nombreux pays européens. De plus, nous sommes encore trop souvent confrontées à un refus de prise en charge de professionnel.le.s qui se réfugient derrière la double clause de conscience.

Quand pourrons-nous enfin choisir librement sans injonction et sans jugement la possibilité de poursuivre ou d’interrompre une grossesse ?

Nous ne voulons plus que chacun.e se permette de donner son avis sur nos choix de vie. « Il suffit d’écouter les femmes », disait Simone Veil. On ne mesure pas à la place des personnes concernées le vécu d’un avortement. L’avortement est un choix qui peut être très facile ou plus difficile à faire, mais c’est toujours une solution pour les femmes qui veulent interrompre leur grossesse.

Lorsque les personnes peuvent vivre comme elles le souhaitent, sans jugement, sans violence, et sont reconnues comme légitimes de ce choix, elles ressentent un soulagement d’avoir eu accès à ce droit fondamental en toute sécurité.

Il est encore temps de faire de 2021 l’année du choix !

Dans le monde, en Europe et en France, les militantes féministes continuent à se battre pour  la dépénalisation de l’avortement, la défense et l’amélioration de ce droit fondamental. En sororité, en adelphité, à l’occasion de cette journée internationale pour le droit à l’avortement, le Planning familial s’associe à toutes ces luttes.

Le Planning Familial

En octobre dernier, l’Assemblée Nationale votait la proposition de loi IVG prévoyant notamment l’allongement du délai légal de l’IVG à 16 semaines et la possibilité pour les sages femmes de pratiquer des IVG instrumentales. Succès bref, puisque la droite conservatrice a bloqué l’adoption au Sénat de cette proposition de loi. De nouveau mise à l’agenda parlementaire, la proposition a subi l’obstruction des député.es les Républicains qui ont multiplié les amendements volontairement. En juillet dernier, l’Elysée freinait aussi cette avancée essentielle à travers les déclarations d’Emmanuel Macron. À l’Assemblée Nationale, la société civile, les parlementaires, le monde médical et les journalistes étaient réunis dans un même élan : protéger le droit des femmes à disposer de leurs corps. Chaque année, 3000 à 5000 femmes doivent quitter la France pour une IVG hors délais. Les déserts médicaux, les tabous, les stigmas et la désinformation bloquent encore l’accès plein et entier des femmes à ce droit fondamental. Il est temps que cela cesse !

La 1ère semaine de décembre sera celle de l’initiative de la majorité parlementaire, dernière ligne droite pour que la proposition de loi IVG soit votée avant la fin du mandat d’Emmanuel Macron. Il est urgent de rappeler au gouvernement et député.es leurs responsabilités ! Les récentes nouvelles, notamment à l’international, nous ont une fois de plus démontré que le droit à l’IVG ne peut être pris pour acquis et qu’il nous faut constamment nous battre pour le conserver – et l’améliorer. Aux Etats-Unis, les femmes texanes assistent, impuissantes, à un recul sans précédent de leur droit à l’IVG, ramené à près de quarante ans en arrière.

Le droit et l’accès à l’IVG pour toutes les filles et les femmes est une priorité absolue à mettre à l’ordre du jour de toute urgence !
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