Brèves Le Mouvement du Nid et Osez le Féminisme ! parties civiles au procès du porno français
Le Mouvement du Nid se constitue partie civile au procès du « porno français », qui s’annonce historique !
Dans cette affaire, huit hommes dont quatre acteurs sont mis en examen et plus de 50 victimes se sont déjà manifestées. Notre association a décidé de se porter partie civile afin de faire entendre la voix de ces victimes d’une industrie qui n’est autre que celle de violences sexuelles filmées à répétition. Début 2020, nous étions déjà à l’origine d’un signalement au Procureur de la République aux côtés d’ Osez Le Féminisme ! et les Effronté·es.
Cette constitution de partie civile est un pas pour faire reconnaître la réalité d’un système qui nie les droits fondamentaux des femmes, choisit des victimes toujours plus vulnérables, et n’hésite pas à user des pires ressorts de l’oppression patriarcale, capitaliste et raciste en vue de faire du profit.
Au fil des révélations et des témoignages des victimes dans la presse, le réel visage de ce que les producteurs ont longtemps édulcoré sous le terme de « porno amateur» s’est fait jour. A partir du 15 décembre, Le Monde publie en quatre volets “l’enquête qui fait trembler le porno français”. Selon le quotidien, les faits concernent 53 victimes et plus de 500 suspects. En septembre 2020, on apprenait que la justice ouvrait une enquête contre la société de distribution Jacquie et Michel suite à notre signalement au procureur de la République. En octobre 2020, la mise en examen de Pascal OP (chef de l’entreprise French Bukkake), et Mat Hadix, un autre producteur qui a travaillé notamment pour le le distributeur Dorcel, pour viols, proxénétisme et traite d’être humains, provoquaient des révélations sur le système du “porno français”.
Comme le dit l’enquête du Monde, sous couvert de “porno amateur”, des jeunes femmes vulnérables se retrouvent victimes d’actes d’une violence inouïe, dont profite l’industrie.
Tortures, barbaries, viols, proxénétisme, traite d’êtres humains, sont le lot quotidien dans cette industrie qui n’est rien d’autre que de la prostitution filmée, les témoignages en ce sens abondent désormais. Mêmes méthodes proxénètes, même exploitation de la vulnérabilité.
Le Mouvement du Nid, association qui accompagne chaque année plus de 1200 victimes du système prostitueur, est mobilisé, au côté des deux autres associations féministes depuis le début de cette affaire pour répondre aux demandes des victimes et les aider.
Osez le Féminisme ! partie civile au procès historique contre le système pornocriminel
C’est un procès historique qui se prépare pour enfin obtenir justice pour toutes les victimes de pornocriminalité. Osez le Féminisme ! s’est portée partie civile au procès et luttera sans relâche contre l’industrie pornocriminelle
Le Monde consacre une enquête gigantesque en quatre parties sur cette réalité criminelle du porno français et donne la parole aux victimes. La première partie parue le 15 décembre, “C’était des viols déguisés en vidéo”, nous raconte la réalité derrière le mot pornographie : une longue liste de violences sévèrement punies par le Code Pénal et par les conventions internationales : torture, viol, abus de vulnérabilité, proxénétisme, traite des êtres humains, incitation à la haine sexiste et raciste, injure sexiste, lesbophobe et raciste…
Depuis notre premier signalement en février 2020, les procédures judiciaires se multiplient : En septembre 2020, une enquête préliminaire est ouverte pour viols et proxénétisme contre “Jacquie et Michel”. En octobre 2020, quatre pornocriminels sont mis en examen pour viols aggravés, proxénétisme et traite des êtres humains. Parmi ces quatre pornocriminels, on trouve Pascal OP que toute l’industrie pornographique connait bien pour les “bukkake” qu’il organisait (viols collectifs commis par 30 à 80 hommes contre une femme), ainsi que Mathieu Lauret, qui a collaboré et même représenté “Jacquie et Michel”, et qui est un producteur important de Dorcel. Ils sont actuellement en détention provisoire. Les deux autres hommes concernés étaient des rabatteurs, chargés de piéger des femmes en se faisant passer pour des jeunes femmes sur les réseaux sociaux pour ensuite amener leurs victimes aux lieux de tournage et les contraindre à des actes de violences et tortures. En octobre 2021, ce sont quatre “acteurs” qui sont mis en examen pour viols dans la même affaire.
Ce sont maintenant plus de 50 victimes qui ont été recensées par les services de police. Elles font preuve d’un courage incroyable d’oser parler et de témoigner des viols et de la torture que l’industrie pornocriminelle leur a infligé. Nous accompagnons certaines d’entre elles, qui nous ont contacté, pour leur proposer un accompagnement psychotraumatique, social ou juridique, afin qu’elles ne restent plus seules.
Selon Le Monde, ce procès pourrait “sortir pour la première fois la pornographie du flou juridique qui l’entoure en envisageant de la traiter comme du proxénétisme, c’est à dire le fait de s’enrichir en exploitant des rapports sexuels tarifés.”Osez le Féminisme ! s’est portée partie civile au procès et apporte un soutien indéfectible aux victimes. Nous lutterons sans relâche contre toutes les violences pornocriminelles pour en finir l’industrie pornographique criminelle. L’impunité des pornocrates doit cesser !
Victimes de la pornocriminalité : ON VOUS CROIT, VOUS N’ETES PAS SEULES.