Brèves 3 féminicides le premier jour de l’année : #NousToutes dénonce le silence d’Emmanuel Macron

nous toutes

Le 2 janvier 2022, à l’heure où les familles et les ami.es se souhaitent une bonne année, trois femmes ont déjà été assassinées parce qu’elles étaient des femmes. Des centaines d’autres femmes sont en danger.

Ces trois histoires sont différentes : régions, âge des victimes et des auteurs, professions. Pourtant, ce qui les réunit c’est la violence systémique de notre société envers les femmes, les personnes LGBTQIA+ et les enfants.

Chaque année plus de 100 femmes sont assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint et pourtant ce chiffre ne reflète qu’une infime partie des violences que subissent les femmes. Des femmes sont assassinées et/ou poussées au suicide parce qu’elles sont des femmes ou qu’elles appartiennent à une minorité, et ces meurtres ne sont pas toujours considérés comme des féminicides.

Le féminicide n’est que la partie visible d’un continuum des violences qui commence par les stéréotypes sexistes, les insultes, le harcèlement, les violences psychologiques, les coups et le viol. Rappelons que chaque année au moins 220 000 femmes sont victimes de violences au sein du couple.

Le 31 décembre 2021, un père a tiré à l’arme à feu sur son enfant et son ex-conjointe. Dans cette situation, comme dans beaucoup d’autres, un enfant est utilisé par un conjoint violent pour exercer ce qu’on appelle le contrôle coercitif sur leur conjointe ou ex-conjointe.

Dans les faits de violence au sein du couple, les enfants ne sont toujours pas reconnus comme co-victimes par les institutions qui ne les protègent pas et maintiennent le plus souvent l’autorité parentale du père violent. Selon un rapport du Haut Conseil à l’Égalité de juin 2021, on estime à 400 000 le nombre d’enfants vivant en 2019 dans un environnement de violences conjugales.

Face à cette réalité accablante et qui n’évolue pas, qu’a fait le quinquennat d’Emmanuel Macron ?

Le 31 décembre, le Président de la République, dans les derniers voeux d’un quinquennat dont la grande cause devait être l’égalité femmes-hommes et la lutte contre les violences, n’a eu aucun mot pour les 600 femmes assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis 2017, pour les 220 000 femmes victimes de violences au sein du couple chaque année, pour les 400 000 enfants vivant dans un environnement de violences conjugales.

Pourtant, la prise de conscience de la société et l’évolution des mentalités sont là. Les réponses en termes de politiques publiques sont dérisoires et inadaptées. Les pouvoirs publics sont en décalage avec les attentes de la population.

Notre tristesse est immense mais notre colère l’est encore plus car ces meurtres auraient pu être évités grâce à plus de prévention, de formation et d’éducation. Les associations et collectifs féministes le martèlent depuis des années : les dispositifs légaux existent (ordonnances de protection, obligation de prendre une plainte, hébergements pour les femmes et enfants victimes) et les mesures à mettre en œuvre pour faire baisser les violences sont connues. Ce qui manque, c’est la volonté politique et les moyens humains, matériels et financiers qu’il faudra débloquer pour mener une politique d’ampleur à la hauteur des besoins et de la gravité de la situation.

#NousToutes dénonce le silence d’Emmanuel Macron et du gouvernement en place face à l’ampleur des violences sexistes et sexuelles en France et appelle les candidat.es à l’élection présidentielle à prendre des engagements concrets.

#NousToutes

print