Brèves 8 mars : des abolitionnistes attaqué·es

Nous faisons partie des organisatrices de la manifestation du 8 mars à Paris.

Dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, qui occupe tous les esprits, et la proximité de la présidentielle, nous nous félicitons de l’immense succès de cette manifestation. Les droits effectifs de plus de la moitié de l’humanité, la lutte contre les violences faites aux femmes et pour l’égalité professionnelle devrait constituer un élément important de la campagne présidentielle.

Malheureusement, une fois encore, ce succès s’est accompagné de violences verbales et physiques contre des militant·es abolitionnistes de la prostitution de l’Amazone, de Résistance Lesbienne et du PCF. Une fois de plus nous condamnons fermement ces exactions venues du Stras et d’autres. Personne ne doit subir la terreur dans des manifestations féministes en raison d’un positionnement politique abolitionniste. Les militantes abolitionnistes sont nombreuses et parti intégrante du mouvement féministe. Nous sommes solidaires des femmes qui ont été agressées.

Premières signatures

Chiennes de Garde, Collectif National pour les Droits des Femmes, Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et la Contraception, Femmes Solidaires, Images et paroles, Las Rojas, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie, Maison des Femmes de Paris, Marche Mondiale des Femmes, mouvement des Femmes Kurdes, On Arrête Toutes, Osez le Féminisme §, Planning Familial 91, Parti communiste français, SKB, Association lesbienne et féministe centre évolutif lilith de Marseille.

 

NOUS RESISTONS POUR VIVRE, NOUS MARCHONS POUR EXISTER

Depuis quelques années les manifestations féministes deviennent un lieu dangereux pour les femmes qui refusent la marchandisation de leur corps, considérant que le système prostitutionnel est une exploitation, une violence exercée sur l’intégrité de la personne.

Dans plusieurs villes de France, ces dernières années, les abolitionnistes de ce système sont attaquées par des individues ou des groupes.

Hier à Toulouse, à l’intérieur de la manifestation « pour la grève féministe », un carré de femmes composé d’associations toulousaines féministes et lesbiennes a été attaqué, par deux fois, par des jeunes regroupées autour d’associations qui définissent la prostitution comme « le travail du sexe ».

Une fois de plus les agressions reposent sur un amalgame intentionnellement utilisé, entre la position abolitionniste à l’égard d’un système et la négation des personnes inscrites dans ce système. Une fois de plus, l’accusation brouille les données fondamentales du problème, et caricature les positions critiques et politiques, pour le plus grand profit du système porno-patriarcal.

Cette violence de femmes envers d’autres femmes est intolérable. Le féminisme que nous défendons est un féminisme de solidarité et d’empathie avec toutes les femmes en lutte, en sororité et bienveillance pour le parcours de femmes qui ont eu, le plus souvent, des parcours de vie difficile.

Dénonçons toutes les violences qui banalisent l’exploitation sexuelle des femmes, des minorités de genre et des enfants, et qui contribuent à renforcer un monde où capitalisme, virilisme et réification des corps marchent main dans la main.

Catherine Barasc et Mariethé Martinelli MMF Occitanie

 

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