Brèves Convention d’Istanbul : l’Ukraine adhère, la Turquie se retire

Convention d'Istanbul

En juillet 2022, la Turquie confirme son retrait de la Convention d’Istanbul, tandis que l’Ukraine vient de la signer.

La Convention d’Istanbul est un texte de loi qui permet de valoriser l’égalité femmes/hommes, de défendre les droits des femmes, mais aussi de protéger les victimes de violences sexistes et sexuelles et de condamner ceux qui les perpètrent. Aujourd’hui, elle est ratifiée par 35 pays Européen.

En 2012, la Turquie était le premier pays signataire de cette Convention. Pourtant, au printemps 2021, le président Recep Tayyip Erdogan a réclamé par décret le retrait de la Turquie, à l’image du Parlement hongrois qui a révoqué la Convention d’Istanbul en 2020. En Turquie, des membres du parti de l’opposition et des militantes féministes ont tenté de contester cette décision. Mais le gouvernement turc confirme ce choix, un an après le décret du Président Erdogan.

Pour l’avocate et militante turque Ipek Bozkurt, cette rupture illustre un phénomène social qui se développe en Turquie depuis quelques années. Au début des années 2000, les droits des femmes état l’un des enjeux du parti islamo-conservateur, qui dirige la Turquie depuis 2002. Progressivement, le gouvernement a cependant développé une politique hostile à l’égard des femmes. Elles sont peu à peu ramenées à un rôle traditionnel et à l’espace domestique. Toutes les femmes sont concernées sans distinction, quel que soient leur classe sociale ou leur religion.

Selon Ipek Bozkurt, le retrait de la Convention d’Istanbul va encore accentuer les inégalités et les violences contre les femmes. La Convention était une structure juridique, notamment dans le cadre de procès pour cause de féminicides, dans un pays où les lois ne sont pas favorables à la protection des femmes. Ipek Bozkurt estime qu’il y a environ un féminicide par jour dans le pays. La notion de féminicide n’est pas reconnue par le gouvernement, qui refuse d’établir un décompte officiel des victimes. Pour l’avocate turque, le gouvernement turc contribue ainsi aux violences sexistes.

Ce mois de juillet 2022 marque également la ratification de la Convention d’Istanbul par l’Ukraine, ce qui est une bonne nouvelle pour les droits des femmes, sévèrement touchées par la guerre.

Emilie Gain 50-50 Magazine

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