Brèves Déclaration d’H. Bidard suite au verdict de la 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris

La 17e chambre du tribunal judiciaire de Paris a relaxé hier l’auteur des tweets qui m’incriminaient violemment.

Si le tribunal a relevé que « les propos poursuivis présentent à l’évidence un caractère virulent et parfois outrancier y compris à l’aune du débat d’idée dans lequel ils s’inscrivent et qui permet une certaine dose de polémique et d’exagération » et que ces propos « ont pu de ce fait légitimement [me] heurter », je note aussi que l’auteur a lui-même reconnu qu’il « s’exprimerait de manière peut-être différente aujourd’hui ».

L’issue de cette longue procédure me laisse interrogative sur l’état du débat d’idées et l’adaptation de nos lois. En effet, selon le tribunal, ces propos ne rentrent pas dans le cadre légal de la diffamation car ils resteraient « dans le registre de la critique politique et idéologique sans [m’] imputer de fait précis susceptible de preuve ».

Comme l’indique le jugement, ces propos n’en sont pas moins violents. Les insultes et les incriminations publiques ne relèvent pas du débat d’idées, pas du débat politique, pas de la critique ni même de la polémique, ce sont des violences. Et si l’on se met à les tolérer, en particulier envers les personnes qui s’engagent dans le militantisme ou dans des fonctions électives, la vie publique et la démocratie sont en danger. La liberté d’expression, qui est un droit fondamental, ne doit pas être utilisée pour laisser se propager les violences en ligne ou empêcher d’autres de s’exprimer. Ainsi que l’a souligné Maud OLIVIER qui a témoigné lors du procès : « ça atteint la liberté d’expression des élus car on a peur […] cette façon de désigner quelqu’un comme cible est regrettable et inquiétante ».

Je continue pour ma part à respecter mes adversaires politiques, y compris lors de débats qui touchent à mes convictions les plus fermes, et à plaider pour que cela soit le cas dans toutes les arènes de la vie publique, pour tou·tes citoyen·nes comme pour les élu·es. Je continue à défendre les droits de toutes les femmes face à toutes violences, face à l’exploitation sexuelle et à accompagner les personnes en situation de prostitution, dans le cadre, qu’il faudrait encore renforcer, de la loi du 13 avril 2016.

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Hélène Bidard, adjointe à la Mairie de Paris

Photo prise lors du procès intenté par Hélène Bidard contre Marc-Antoine Bartoli, l’ancien président d’Act Up Paris.

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