Brèves FIDH : en finir avec les violences sexuelles au Mali

Depuis 2012, les cas de viol, d’esclavage sexuel, d’enlèvement ou encore de mariage forcé sont utilisés comme armes de guerre dans le cadre du conflit au Mali. À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et Avocats sans frontières Canada (ASFC) publient une note conjointe sur l’état des réponses judiciaires envers ces violences sexuelles au Mali.

En 2022, après dix années de guerre, le Mali connait une accélération des violations des droits humains. La FIDH et ASFC alertent sur la recrudescence des violences sexuelles comme arme de guerre. Dans une note rendue publique, les organisations épinglent l’insuffisance de la réponse du gouvernement de transition malien face à l’ampleur du phénomène.

Dans cette note, les organisations pointent du doigt une recrudescence des violences sexuelles commises par les groupes djihadistes, les milices d’autodéfense et les forces de l’ordre et de sécurité depuis le début du conflit en 2012. Ce phénomène serait particulièrement visible dans le Centre du pays où, les combats se sont intensifiés depuis 2018, comme le rappelle un rapport d’enquête de la FIDH sur les crimes graves commis au centre du Mali à l’encontre des populations civiles, publié le 24 novembre 2022.

Les organisations alertent également quant à la sous-documentation des violences sexuelles commises dans le cadre du conflit, en raison de l’insécurité, des faiblesses du système judiciaire malien, de la peur de représailles, et par crainte de la stigmatisation des survivant·es de violences sexuelles.

Selon cette note, la réponse des autorités maliennes est insuffisante, face à l’ampleur de ce phénomène. Le manque de volonté politique et les limites du système judiciaire malien nuisent fortement à la prise en compte holistique des besoins des survivant·es de ces violations.

Alors que débutent aujourd’hui les 16 jours d’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, la FIDH et ASFC appellent à condamner et à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire cesser les violences sexuelles, en particulier celles liées au conflit au Mali. Soutenir les organisations de femmes et renforcer les mouvements féministes est plus que jamais essentiel pour en finir avec les violences basées sur le genre.

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Fédération Internationale pour les Droits Humains

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