Brèves Séparation des parents : un risque accru de pauvreté pour les enfants ?

Lors de la séparation conjugale, on observe des baisses de niveau de vie, plus marquées pour les femmes que pour les hommes. Carole Bonnet et Anne Solaz analysent les conséquences économiques des séparations pour les enfants. Résidant majoritairement avec leur mère après la séparation, ils connaissent souvent une baisse de niveau de vie avec un risque important d’entrée en pauvreté et des conditions de vie dégradées. Qu’en est-il pour les enfants en résidence alternée, un mode de résidence de plus en plus fréquent ? Combien sont pauvres dans l’un ou les deux nouveaux foyers ?

La séparation est à l’origine d’une baisse de niveau de vie marquée pour les enfants, souvent accompagnée d’une dégradation de leurs conditions de vie, en particulier quand ils vivent avec leur mère seule. Lorsque l’enfant réside fiscalement principalement avec la mère, la baisse est de l’ordre de 24 % l’année de la séparation, tandis qu’elle est moitié moindre quand l’enfant réside fiscalement avec le père. Le risque d’entrée en pauvreté s’en trouve accru.

Les taux de pauvreté des enfants l’année de la séparation sont plus de deux fois supérieurs (29 %) à ceux des enfants vivant avec leurs deux parents (13 %). Cet écart reste marqué les années suivant la séparation.

Plus les enfants connaissent la séparation de leurs parents à des âges jeunes, plus le risque de pauvreté est important : plus de 35 % des enfants de deux ans dont les parents viennent de se séparer sont pauvres, contre 22 % des enfants de 13 ans.

Certains enfants, en résidence alternée, ne sont pauvres qu’avec un de leurs parents, tandis que d’autres sont pauvres chez leurs deux parents : parmi les enfants en résidence alternée que l’on peut observer dans leurs deux logements l’année de la séparation, 6 % sont pauvres dans les deux ménages tandis que 24 % sont pauvres dans un seul des ménages, nettement plus souvent chez la mère (15 %) que chez le père (9 %).

INED

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