Brèves Shaina, Sohane : des garçons sans honneur

Le 4 octobre 2002, Sohane, 17 ans, mourait brûlée vive à Vitry-sur-Seine devant ses amies paralysées par l’effroi. La Justice, servie par des magistrats remarquables, a montré une sévérité à la hauteur du crime : vingt-cinq et douze ans de réclusion criminelle pour le meurtrier et son complice (cour d’assises de Créteil et cour d’assises d’appel de Bobigny).

La Ligue du droit international des femmes, fondée par Simone de Beauvoir, s’était constituée partie civile aux côtés de la famille de Sohane, et avait insisté sur le caractère sexiste du crime : le garçon a puni la rebelle qui refuse d’obéir à ses ordres.

Shaina, 15 ans, démonétisée, vilipendée pour avoir été agressée, violée par le groupe des garçons, a été exécutée de quatorze coups de couteau dans le ventre puis brûlée, en octobre 2019, par le père de l’enfant qu’elle portait et dont il ne voulait pas : la cour d’assises de Beauvais a prononcé une peine de dix-huit années de réclusion criminelle (le Parquet avait requis trente ans).

Le 1er juin, en appel, les garçons (les ‘agresseurs-violeurs’) se sont vus punir de peines de six mois à deux ans… avec sursis, ajoutant au chagrin de la famille de Shaina qui depuis le début avait cherché le soutien des institutions en portant plainte au nom de leur fille mineure.

Les garçons, ou plutôt ces garçons, manquent-ils à ce point d’honneur qu’ils s’acharnent à humilier et à détruire en bande celles qu’ils ont contraintes moralement et physiquement à subir leurs injonctions et leurs assauts ?

L’indulgence est-elle de mise lorsque les cibles sont les filles, parce qu’elles sont filles, et pour cette seule raison devraient s’incliner devant les exigences masculines ?

Ligue du Droit International des Femmes

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