Articles récents \ Culture \ Cinéma Le théorème de Marguerite : une mathématicienne mise à l’honneur par une réalisatrice

Si vous ne savez pas quel film voir en ce moment, n’hésitez pas, allez voir Le théorème de Marguerite, le dernier film d’Anna Novion sorti en salle le 1er novembre, avec Ella Rumpf et Jean Pierre Darroussin. Un film qui parle d’une mathématicienne !

Tout d’abord, Le théorème de Marguerite, c’est le film d’une réalisatrice et malgré une progression récente elles ne sont toujours que 34% en France selon le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Ensuite le personnage principal est une femme, alors que, là aussi, dans la majorité des cas il reste un homme. Enfin, cette femme est une mathématicienne, qui prépare sa thèse dans un univers principalement masculin et compétiteur. Autant dire que ce film coche déjà plusieurs cases, de notre point de vue féministe !

Le pitch : « L’avenir de Marguerite, brillante élève en Mathématiques à l’ENS, semble tout tracé. Seule fille de sa promotion, elle termine une thèse qu’elle doit exposer devant un parterre de chercheurs. Le jour J, sa vie bascule lorsqu’elle découvre une erreur dans sa thèse, ébranlant ses certitudes ». Décidée à tout quitter pour tout recommencer, elle va peu à peu s’ouvrir à la vie réelle et, dévorée par sa passion obsessionnelle, va reprendre sa recherche, en transformant les murs de son appartement en tableaux noirs pour mieux les couvrir de chiffres et de formules à l’appui de sa démonstration. Elle viendra à bout de la conjecture de Goldbach, rien de moins, Graal que cherchent les mathématiciennes du monde entier depuis 1742, l’un des plus vieux problèmes non résolus à ce jour de la théorie des nombres et des mathématiques.

Au-delà de l’histoire originale et singulière, le film accompagne le parcours de Marguerite par un cadre et une lumière très maîtrisé.es, qui plutôt sombre et monochrome au début l’enrichissent au fil de la réalisation de couleurs et de clarté.

Enfin, il y a le jeu d’Ella Rumpf, excellente en mathématicienne talentueuse et rugueuse, obsédée par l’infini désordre des nombres entiers, qui peu à peu s’ouvre à la vie et à l’amour sans renoncer à sa passion. Et, parfait ici en directeur de thèse ‘old school’ pas follement sympa, Jean-Pierre Darroussin toujours égal à lui-même depuis ses premières apparitions sur scène ou à l’écran jusqu’aujourd’hui : juste et sobre. Un grand comédien.

Un très bon film à ne pas de rater !

Jocelyne Adriant Mebtoul 50-50 Magazine

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