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Ce sont les trois principales recommandations des Nations Unies pour renforcer la diplomatie féministe française.

Le 17 octobre dernier, la France a été auditionnée par le Comité des Nations Unies en charge du suivi par les États de la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF). Coordination SUD a pris part à cet examen et y a présenté ses recommandations sur la politique étrangère de la France, mettant en lumière les avancées significatives ainsi que les défis de la diplomatie féministe française.   

À l’heure où la France élabore la nouvelle stratégie de sa diplomatie féministe, Coordination SUD se réjouit que l’attention du Comité se soit portée sur la politique étrangère de la France. Les recommandations du Comité, publiée le 31 octobre appellent la France à assurer la participation des organisations de la société civile à l’élaboration, au suivi et à l’évaluation de la diplomatie féministe française, à augmenter les ressources humaines et financières dédiées à la mise en œuvre de cette diplomatie et à promouvoir la participation des femmes dans les instances internationales relatives au changement climatique. Toutes ces demandes font largement écho aux préconisations de Coordination SUD.  

En effet, cette politique déclarée en 2019 par la France, fait depuis cet été l’objet d’un travail de co-construction entre ministères et organisations de la société civile, visant l’élaboration d’une stratégie dédiée à cette diplomatie féministe, en définissant notamment ses critères, périmètres, exigences et son cadre de redevabilité. Si les intentions de la France pour renforcer la prise en compte du Genre dans sa politique étrangère sont louables, particulièrement à travers son soutien aux activistes féministes dans le monde et la démarche de co-construction avec la société civile engagée, aujourd’hui les moyens financiers alloués à la diplomatie féministe ne sont pas à la hauteur, comme en témoignent les financements prévus dans le projet de loi de finance 2024. Coordination SUD regrette que, plus de deux ans après l’adoption de sa loi relative à la politique de développement solidaire et de lutte contre les inégalités mondiales, la France soit encore loin de mettre en place une aide publique au développement véritablement alignée sur sa diplomatie féministe. Elle se fixe même des objectifs inférieurs à ceux déterminés il y a 10 ans. Par ailleurs, aucun budget dédié ne semble être alloué à cette nouvelle stratégie.  

À l’instar des observations finales du Comité, Coordination SUD souligne le rôle crucial et la responsabilité du pouvoir législatif dans la pleine application de la Convention et appelle le Parlement à prendre les mesures nécessaires pour concrétiser les recommandations du Comité, pour renforcer la participation des femmes et des filles mais également des organisations de la société civile à l’élaboration, au suivi et à l’évaluation des politiques publiques et à renforcer les moyens financiers et humains alloués à la diplomatie féministe.  

Coordination SUD

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