Brèves Fille ou garçon ? Neuf parents sur dix connaissent le sexe de leur enfant avant la naissance

Demander à connaître le sexe de l’enfant à naître est devenu une norme dont seul un couple sur dix se distancie. Pendant longtemps, c’est à la naissance que les parents découvraient le sexe de l’enfant. Qui sont ceux qui aujourd’hui ne souhaitent pas le connaître et pourquoi ?

Pour la première fois en France, l’Étude Longitudinale Française depuis l’Enfance1 (Elfe) permet d’analyser ces comportements à l’échelle nationale, à partir d’un grand échantillon représentatif des naissances de l’année 2011. L’enquête Elfe permet ainsi d’établir que le fait de demander à connaître le sexe de l’enfant est un phénomène massif : 89% des mères et 84 % des pères ont déclaré l’avoir demandé dès la grossesse. Si le phénomène est généralisé, des variations significatives sont néanmoins repérables.

Demander à connaitre le sexe de l’enfant est plus fréquent quand on est jeune et sans enfant

Les mères de moins de 25 ans (qui représentent 14 % des mères en couple cohabitant) sont 97 % à avoir demandé le sexe de l’enfant à naître, contre 92% des 25-29 ans et 89 % des 30 ans ou plus. Mais les mères les plus jeunes sont aussi plus souvent celles qui attendent leur premier enfant. Or, être parents pour la première fois est associé à une demande légèrement plus fréquente de cette information: 92,5% au premier enfant contre 90 % quand ce n’est pas le premier. Dans les familles qui ont déjà au moins un enfant, la demande dépend en partie du sexe des aîné·es. Lorsque les parents de deux enfants n’ont eu que des garçons ou que des filles, ils demandent davantage le sexe que lorsqu’ils ont déjà une descendance mixte.

Des variations selon le diplôme et la pratique religieuse

Moins les parents sont diplômés, plus ils sont nombreux à demander s’ils attendent une fille ou un garçon. Les couples ne souhaitant pas savoir sont ainsi trois fois plus nombreux dans les milieux fortement diplômés (15 %) que dans les milieux faiblement diplômés (5 %). Cette variation en fonction du diplôme pourrait être due à des différences sociales, notamment dans les rapports à la médicalisation de la grossesse, la propension à résister aux normes sociales dominantes, la recherche de pratiques distinctives ou encore la tolérance à l’incertitude. Il a par exemple été observé que les couples les plus diplômés ont une tendance à afficher une relative distance par rapport aux nombreuses injonctions sociales à sexuer les préparatifs de l’accueil d’un enfant à naître.

Les mères et, dans une moindre mesure, les pères qui pratiquent régulièrement une religion demandent nettement moins souvent que les autres à connaître le sexe pendant la grossesse.

Un effet modeste du suivi médical de la grossesse

Le suivi médical de la grossesse est plus ou moins favorable à la connaissance du sexe pendant la grossesse. Ainsi, lorsque la femme a eu de nombreuses visites prénatales (12 consultations ou plus) ou échographies (5 ou plus), les couples ont un peu plus souvent demandé à savoir le sexe de l’enfant.

INED

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