Articles récents \ Monde ONU : des milliers de femmes venues des 5 continents

La 68ème session de la Commission des droits des femmes (Commission on Status of Women) de l’Organisation des Nations Unies (ONU) s’est réunie cette année du 11 au 22 mars 2024 à New York sur la nécessité de réduire la pauvreté des femmes et des filles pour favoriser l’égalité des sexes. En langage onusien, le thème retenu s’est traduit par un intitulé un peu long, adopté par consensus (ceci explique cela) : « Accélérer la réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes et l’autonomisation de toutes les femmes et les filles en s’attaquent à la pauvreté et en renforçant les institutions et le financement dans une perspective d’égalité entre les femmes et les hommes».

C’est le plus grand rassemblement international de femmes – et d’hommes en bien moindre proportion – sur l’égalité entre les femmes et les hommes et l’autonomisation des femmes et des filles dans le monde. Il a lieu au siège de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à New York, se déroule sur deux semaines en mars, prémices du printemps, accueille plusieurs milliers de participant·es venu·es des cinq continents pour faire avancer l’égalité entre les femmes et les hommes et les conditions de vie des femmes et des filles dans les 193 pays membres de l’ONU.

Elles et ils interviennent ou assistent à plus de 500 conférences et rencontres diverses scrutant les droits des femmes sous tous les angles, de la lutte contre les violences au leadership des femmes, en passant par l’accès à la santé et à l’éducation, l’autonomisation économique et financière ou la participation politique et exécutive des femmes. Il s’agit de la soixante-huitième session de la Commission sur le statut des femmes, créée dans la foulée de l’ONU.

Pendant une douzaine de jours, gouvernements, institutions et société civile, via notamment les associations féministes et les ONG humanitaires et de développement, entreprises publiques et privées des Etats membres et observateurs de l’ONU sont invités à se rencontrer, échanger, débattre et présenter leurs recommandations pour l’égalité femmes/hommes et le respect des droits des femmes et des filles.

C’est un moment unique où se côtoient des femmes en niqab (long vêtement qui recouvre le corps féminin de la tête aux pieds ne laissant apparaître que les yeux et parfois les mains) et des femmes en short et top cross (haut court laissant apparaître le nombril ou plus), sans que cela suscite la moindre réaction, la question n’étant pas dans cet espace ce que portent les femmes mais ce qu’elles ont en tête sur ce que sont leurs droits et ce qu’elles défendent. Personne ici ne se permettrait de leur reprocher d’être trop ou pas assez habillées, comme le rappelait il y a quelques temps Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU. On y parle des moyens de réduire la pauvreté des femmes, de favoriser l’accès des filles et leur maintien à l’école, des violences sexuelles et sexospécifiques dans les conflits armés, d’émancipation économique, financière, sociale et politique, de gouvernance, de participation aux tables de négociation et à la prise de décisions.

L’an passé, le bilan a établi que ce rendez-vous avait réuni quatre chefs d’Etat et de gouvernements,116 ministres, 205 évènements annexes dans l’enceinte de l’ONU, 700 évènements parallèles de la société civile, des ONG et plus de 7000 participant·es en présence, outre les personnes ayant suivi en ligne.

Tout a commencé en 1946, au lendemain de la seconde guerre mondiale et quelques jours après les rencontres inaugurales de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Eléanor Roosevelt, épouse ô combien féministe de Franklin D.Roosevelt, président des Etats Unis d’Amérique de 1933 à 1945 avait appelé « les gouvernements du monde entier à encourager les femmes à prendre une part active aux affaires nationales et internationales, et les femmes qui sont conscientes des possibilités qui leur sont offertes de se manifester et de participer à l’œuvre de paix et de reconstruction comme elles l’ont fait dans la guerre et la résistance».

La Commission était née et, selon son premier rapport, «devrait durer jusqu’à ce que les femmes aient atteint le point où elles [ seraient ] sur un pied d’égalité avec les hommes dans tous les domaines de l’entreprise humaine».

Près de quatre-vingts ans plus tard, malgré le chemin parcouru, on y est toujours pas…

Jocelyne Adriant-Mebtoul 50-50 Magazine

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