Brèves Les femmes des milieux populaires premières victimes de l’UE
Multiplication des listes, 38 en tout, des débats, des sondages à répétition sur les intentions de vote… tout cela envahit les chaines de télévision, les journaux, les réseaux sociaux. L’actualité politique est centrée sur les élections européennes et de jour en jour la confusion grandit : assistons-nous à une campagne pour les élections européennes ou s’agit-il d’une campagne pour le premier tour des élections présidentielles en France ?
Le matraquage médiatique, la dramatisation de ces élections européennes, à laquelle E. Macron a largement contribué en multipliant les prises de parole, ont focalisé le débat autour de J. Bardella qui a ainsi beaucoup bénéficié de cette tribune, permettant de banaliser encore plus le Rassemblement National.
Les élections européennes sont pour nous l’occasion de dénoncer une fois de plus l’Union européenne (UE) et sa politique, que nous combattons fermement.
L’UE, machine bureaucratique, anti-démocratique, anti-sociale, construite sur le dos des peuples et dont les femmes des milieux populaires paient un lourd tribut
L’UE de l’austérité, de la précarité et de la pauvreté, l’UE anti-immigré.es, l’UE militariste, l’UE destructrice de nos droits sociaux, l’UE grand pôle impérialiste européen défendant les intérêts des très grandes entreprises, des plus riches et des plus puissants. L’UE, c’est l’Europe du capital contre le travail, celle qui a imposé la « diminution du coût du travail », la « compétitivité », la « rentabilité », la « diminution des déficits publics ».
L’UE, c’est l’Europe de la concurrence à mort entre les grands groupes de la finance, de la chimie, de l’armement, de l’agrobusiness, pour conquérir des marchés et protéger leurs bénéfices.
Les Etats, qui ont le pouvoir de décider des politiques de l’UE, sont des représentants des intérêts du capital national et international et non des intérêts des peuples.
C’est dans cette Europe que l’âge de départ à la retraite a été repoussé partout, que les Etats, les uns après les autres, ont durci les politiques de protection des chômeurs, que les travailleuses et travailleurs ont été mis en concurrence pour tirer vers le bas les salaires et les conditions de travail.
Nombreuses au chômage, avec des bas salaires et des petites pensions de retraite, les femmes sont largement plus menacées par la précarité et la pauvreté. Avec des rémunérations inférieures à celles des hommes partout en Europe, les travailleuses voient leur situation s’aggraver au travail et dans la vie, très loin des textes et directives qui prônent « l’égalité des traitements ».
La casse des services publics a rendu de plus en plus difficile la vie des femmes
Le Pacte de stabilité et de croissance (PSC) depuis 1997 oblige les Etats membres de l’UE à respecter le plafond de déficit budgétaire à 3 % du PIB. Quels que soient les aménagements possibles, les différents gouvernements ont réduit les budgets sociaux, imposent des coupes budgétaires. Le secteur public de la santé a été démantelé partout en Europe. Les services d’accueil des enfants en bas âge, les cantines scolaires, les petites maternités, l’école… sont aussi touchés.
Les premières affectées sont les femmes, premières utilisatrices et majoritaires parmi les personnels de l’hôpital public, de l’école et des services publics.
L’UE, machine de guerre qui traque et chasse les immigré.es
Renforcement des frontières, refus d’accueil, refus de sauvetage en mer, politiques d’exclusion voire racistes prolifèrent. Les voies de migration sont toujours plus surveillées, plus dangereuses et plus meurtrières.
Le récent « Pacte européen sur la migration et l’asile » en est une illustration, il durcit encore plus les contrôles aux frontières. Frontex, l’agence européenne de garde-côtes et de gardes-frontières, contribue amplement aux refoulements des migrant.es aux portes de l’Europe. Sa mission : rendre impossible l’accès à l’Europe. Le nombre de noyés.es en Méditerranée ne cesse d’augmenter.
Des migrants en route vers l’Europe sont repoussés par centaines vers des zones isolées au Maroc, en Tunisie et en Mauritanie (étapes ultimes des principales routes migratoires vers l’Europe), parqués dans des camps avec des moyens alloués par l’UE, abandonnés en plein désert ou dans les montages. Des centaines de femmes sénégalaises, guinéennes en sont victimes.
Rappelons que les femmes constituent la majorité des migrant.es arrivé.es en Europe, cherchant à échapper avec leurs enfants aux guerres, à la misère et aux violences, elles payent le prix fort.
La détention de facto aux frontières sans aucune exception pour des familles avec des enfants de tous âges, les procédures expéditives pour évaluer les demandes d’asile sont des violentes attaques qu’elles endurent.
L’Europe militarisée est une menace pour les peuples
L’UE participe activement à la course aux armements : alors que les budgets sociaux sont en berne partout, 3% du PIB sont consacrés à l’armement. Plusieurs Etats européens se sont lancés dans l’achat d’armes. Principale alliée des Etats Unis, 23 pays de l’UE font partie de l’OTAN. L’UE a contribué à renforcer la présence de cette alliance militaire en Europe : l’Otan a multiplié ses bases militaires avant même, et depuis l’agression de l’impérialisme russe contre l’Ukraine. L’autorisation pour bombarder le territoire russe avec des armes occidentales et pour l’envoi d’instructeurs européens en Ukraine a été donné ; une dangereuse escalade militaire est en route.
Le peuple palestinien a aussi fait les frais de la politique de l’UE.
L’UE est le principal partenaire commercial d’Israël. Si aujourd’hui elle parle de suspension de l’accord de coopération avec Israël, à la suite du jugement de la Cour internationale de justice, il faut rappeler que les Etats membres de l’Union européenne ont, tout de suite après le 7 octobre, manifesté leur fort soutien à Israël et à son « droit à se défendre ». Dès le 9 octobre 2023, l’UE a suspendu les transferts financiers vers l’Autorité palestinienne, la présidente de la commission Ursula Von der Leyen s’est rendue en Israël le 13 octobre pour manifester le soutien à la campagne militaire d’Israël, puis en janvier, l’UE a suspendu l’aide financière à l’agence de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens (l’UNRWA). Elle s’est jusqu’aujourd’hui refusée à prendre une quelconque sanction contre Israël sur le massacre du peuple de Gaza.
Mascarade de démocratie
Le fonctionnement des institutions européennes est complexe et opaque, les institutions non élues comme la Commission européenne (dont les commissaires sont désignés par le gouvernement de chaque Etat membre), le Conseil de l’Europe où siègent les ministres des Etats membres, le Conseil européen, composé des chefs d’Etats ou de gouvernements, détiennent le vrai pouvoir de décision. Les décisions importantes se règlent par marchandage et rapport de force entre les gouvernements, très loin des citoyens
Les forces réactionnaires, nationalistes, d’extrême droite qui participent aux gouvernements dans plusieurs pays d’Europe, qui ont grandi toutes sur le terreau des conséquences des politiques néolibérales de l’UE et de leurs Etats membres, se sont renforcées et ont bénéficié de l’hyper médiatisation lors de la campagne électorale actuelle.
Combattre dans le mouvement social et dans les luttes, le racisme, l’intolérance tant prônés par les extrêmes droites, les politiques anti-sociales, anti-immigrés, les politiques sécuritaires, répressives et guerrières d’E. Macron, G. Attal, G. Darmanin, B. Le Maire, C. Vautrin, G.Kasbarian…
Nous préparer avant tout à redoubler notre mobilisation, pour résister à toutes les attaques réactionnaires qui pèsent lourdement sur les femmes des milieux populaires.
Renforcer les liens de solidarité avec les organisations de femmes qui luttent en Europe et dans le monde pour faire barrage aux politiques néolibérales, qui facilitent l’avancée des racistes et des réactionnaires de tous poils.
Ce sont nos priorités.
Solidarité dans nos luttes en Europe, en France et dans le Monde