Cybersexisme : quand les femmes prennent trop de place sur Internet



Ce n'est un secret pour personne : la rue appartient aux hommes. Les femmes le savent et ont conscience que l'espace public peut représenter un danger pour elles. Il se manifeste de différentes manières : harcèlement, incivilités et agressions. Avec l’avènement d’Internet, on aurait pu croire qu’elles auraient enfin des lieux où socialiser en toute sécurité. Ce n’est pas le cas. 

Les femmes qui veulent exister dans la sphère publique subissent souvent du sexisme. Elles sont moquées, objectifiées, harcelées, insultées, ignorées ou agressées, quel que soit le contexte. Que ce soit dans le “ réel ” ou en ligne. En ligne, on parle alors de cyber sexisme. Cela peut se traduire par différentes formes de discrimination fondées sur le sexe de l'utilisatrice lorsqu'il est connu. Le cybersexisme, dans ses formes les plus évidentes du moins, est illégal et puni par la loi. Lorsqu'il s'agit de cyberharcèlement, ce sont deux ans de prison et 30 000€ d'amende, cette peine peut monter à trois ans de prison et 45 000€ d'amende s'il s'agit de cyberharcèlement en groupe comme c'est le cas lors des raids. Le partage de contenus sexuels sans le consentement de la personne en question est, quant à lui, punissable de 2 ans de prison et 60 000€ d'amende.

Des plateformes comme Tik Tok, Twitter, LinkedIn et Twitch prennent de plus en plus d'ampleur. Il faut que les femmes y trouvent leur place. Les " nouveaux " réseaux sociaux connaissent une croissance sans précédent. Tik Tok, le réseau social centré sur les contenus vidéos, compte 1.2 milliards d’utilisatrices/utilisateurs mensuels. Le cybersexisme s'y manifeste principalement par l'objectification des corps des femmes et le cyberharcèlement. Beaucoup de jeunes filles sont aussi souvent en proie à des comportements de grooming (sollicitation d'enfants à des fins sexuelles).

LinkedIn est le réseau social des professionnel·les. Bien que les publics y soient plus polis et sérieux qu'ailleurs, le cybersexisme y est tout de même présent dans des formes plus discrètes. Il peut par exemple s'agir de mansplaining. Lucile Peytavin en parlera.

Le réseau social perçu comme étant celui de la liberté d’expression par excellence est Twitter. La plateforme est tristement connue pour ses débordements en matière de cyberharcèlement. Les posts ont un nombre de caractère maximal et ne sont donc peu propices à l'argumentation. Les raids y sont monnaie courante et de nombreux appels à la violence et menaces y sont lancés. Typhaine D est victime de toutes ces violences depuis des semaines. Elle témoigne sur son quotidien en tant qu'ennemie publique des masculinistes.

Twitch est une plateforme qui permet de suivre des streameuses/streamers qui se filment en direct. Les spectatrices/spectateurs peuvent interagir directement avec elle/eux grâce à un chat textuel. Les contenus les plus répandus sont le gaming (jeux vidéos) et le “just chatting” (discussions). C'est un milieu considéré comme étant très masculin où les femmes ont parfois du mal à se faire une place. Notamment quand elles sont streameuses en jeux vidéo comme nous allons le voir.

Eva Mordacq 50-50 Magazine

Cyberviolences conjugales : quand les outils numériques participent aux violences

Les cyberviolences conjugales sont une expression spécifique du cybersexisme. Elles adviennent dans le cadre de violences par conjoint·e ou ex-conjoint·e […]

Jennifer Lufau : “Il était temps d’agir contre les discriminations, c’est ainsi qu’Afrogameuses est née”

Jennifer Lufau joue aux jeux vidéo depuis l’enfance, mais sa pratique a souvent été altérée par le sexisme et le […]

Lucile Peytavin et les réseaux sociaux

Lucile Peytavin : « Sur Linkedin … Il y a beaucoup de mansplaining »

Lucile Peytavin, docteure en histoire et féministe engagée, a écrit Le coût de la virilité. Elle milite sur les réseaux […]

marginalisation harcèlement discriminations joueuses

Marginalisation, harcèlement et discriminations : quelle place pour les joueuses en ligne ?

Les joueuses de jeux vidéo en ligne sont très souvent victimes de discriminations qui peuvent passer par de la marginalisation […]

Typhaine D

Typhaine D : “ Mon crime est de démasculiniser la langue, c’est un acte de résistance ”

Typhaine D, la comédienne, metteuse en scène, formatrice et autrice, a créé en 2012 une nouvelle langue : la féminine […]

Cybersexisme : Quand les femmes prennent trop de place sur Internet

Ce n’est un secret pour personne : la rue appartient aux hommes. Les femmes le savent et ont conscience que […]