Non classé « Le Forum social mondial doit être un lieu de promotion de l’égalité femmes-hommes »

Portrait d'Oumar Kadjivril, un jeune Sénégalais étudiant en droit © Marie Devers

Le Forum social mondial de Dakar s’est tenu du 6 au 11 février dernier. Genre en action était présent avec pour mission d’observer dans quelle mesure et comment les questions de genre étaient abordées dans les différentes sessions du Forum.

A l’issue du FSM, un premier constat s’impose : les femmes étaient présentes massivement à Dakar, mais la notion de genre n’était pas abordée transversalement dans les ateliers et sessions.
Mais les questions de genre étaient trop axées sur les femmes et trop peu sur l’égalité entre femmes et hommes.
Mais les ateliers sur le genre n’intéressaient presque exclusivement que les femmes (le public de ces ateliers était féminin à 90 %).
Il est temps que les hommes se sentent impliqués dans la bataille pour l’égalité entre hommes et femmes ! Il est temps aussi qu’ils se mobilisent avec les femmes sur les questions des droits des femmes ! Un avis que partage Oumar Kadjivril, un jeune Sénégalais étudiant en droit, rencontré le premier jour du FSM.

Le Forum social mondial vous semble-t-il être un lieu propice pour évoquer les inégalités entre femmes et hommes dans le monde ? Selon vous, le FSM devrait-il profiter de l’envergure de l’événement et des milliers de personnes réunies ici, à Dakar, pour aborder la thématique du genre ?

Le Forum social mondial peut et doit être un endroit de réflexion vraiment intéressant pour pouvoir discuter de ces problématiques d’inégalités entre femmes et hommes. Ce serait une erreur de ne pas trouver un cadre pour parler de ces inégalités. L’égalité entre les hommes et les femmes va pouvoir faire avancer la société, va la faire bouger. On a vu dans plusieurs pays des femmes occuper des postes à haute responsabilité et ainsi permettre à leur pays de sortir de crises graves. L’élection d’Ellen Johnson Sirleaf au Liberia (1) représente le meilleur exemple. Avec une femme à la tête de l’Etat, les choses commencent à bouger là-bas. Les femmes ont souvent les clés qui permettent de résoudre les problèmes.

Quelle sont, selon vous, les principales inégalités entre hommes et femmes, ici, au Sénégal ?

Il y a de grandes inégalités quant à l’accessibilité aux postes de l’administration publique. Il y a une réelle discrimination qui est faite aux femmes pour accéder à certains postes, et surtout aux plus hautes fonctions. Il faut pourtant que les hommes et les femmes aient les mêmes possibilités. Je ne vois pas pourquoi il y a autant de discriminations à l’égard des femmes. Nous avons les mêmes diplômes, les mêmes formations. Nous sommes toujours ensemble, nous devons donc avoir les mêmes opportunités à la sortie des études.

Une loi sur la parité absolue dans les listes locales et nationales a été votée en mai dernier, ici, au Sénégal. Qu’en pensez-vous ?

Cette loi sur la parité (2) arrive à temps, il faut qu’on donne aux femmes leurs droits. C’est donc une très bonne chose que cette loi soit votée. Encore faut-il qu’elle soit appliquée. Les femmes se sont battues pour que la loi soit votée, Il faut que les Sénégalais se battent pour son application.

Marie Devers – Genre en action

(1) Ellen Johnson Sirleaf est présidente de la République du Liberia depuis le 16 janvier 2006. Elle est la première femme élue à la présidence d’un Etat africain. L’African Gender Awards 2011, le prix d’excellence du genre, lui a été attribué fin janvier pour ses actions en faveur de l’éducation des filles, de l’indépendance économique des femmes et de l’adoption de lois contre les violences qui leurs sont faites.

(2) Depuis le 15 mai 2010, les listes électorales pour toutes les institutions sénégalaises partiellement ou totalement électives devront être alternativement composées des deux sexes sous peine d’irrecevabilité.

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