Articles récents \ France \ Économie \ Politique Taxe tampon, une affaire loin d’être réglée…

La mobilisation des féministes pour réclamer que les tampons et serviettes hygiéniques bénéficient d’une TVA réduite à 5,5% continue. Le 11 novembre, plusieurs collectifs et associations ainsi que de simples citoyen-ne-s se rassemblaient à Paris, place du Châtelet, pour dénoncer le choix fait par le gouvernement d’une fiscalité sexiste qui taxe à 20% les règles des femmes. Témoignages et retour en images sur le rassemblement.

Le 15 octobre dernier, lors du débat parlementaire sur le vote du budget 2016, un amendement déposé par la députée Catherine Coutelle (PS) qui proposait d’abaisser à 5,5% la TVA sur les protections périodiques, a été rejetée par le gouvernement (Lire nos articles ici et ). La justification de cette décision par le ministre du Budget, Christian Eckert, comparant les tampons aux mousses à raser ou aux parcs d’attraction avait été largement moquée par les internautes.

La #Tampontax n’est qu’une des multiples injustices économiques frappant les femmes. On pense aux inégalités salariales, mais le collectif Georgette Sand, à l’initiative du rassemblement, dénonce également la #Womantax, le fait de vendre plus cher des produits «destinés aux femmes» simplement relookés à coup de marketing genré.

Les objectifs de Georgette Sand sont concrets et leur communication efficace parvient à rassembler plusieurs associations, comme Osez le Féminisme !, FièrEs ou le collectif CulotteGate, qui avait envoyé des culottes ensanglantées au gouvernement. Nombre de citoyen-ne-s outré-e-s étaient présent-e-s, tout comme quelque grands médias (Radio France, l’AFP, RTL…) peu habitués des rassemblements féministes.

#Tampontax et #Womantax, une mobilisation citoyenne européenne

La mobilisation du 11 novembre s’inscrit dans un contexte européen, comme le précise Gaëlle Couraud de Georgette Sand, « une pétition a recueilli 310 000 signatures en Europe ». Les féministes sont en contact avec la Commission Juncker et devraient prochainement être auditionnées par les institutions européennes. Pour préparer le débat sur le budget 2016 au Sénat le 19 novembre, elles sont également en contact avec plusieurs sénatrices comme Chantal Jouanno, présidente (UDI) de la délégation des Droits des femmes au Sénat.

La TVA, impôt indirect et indolore sur la consommation, représente pourtant plus de la moitié (51,1%) des recettes fiscales annuelles de l’État. L’impôt sur le revenu, omniprésent dans le débat public, n’en représente pourtant que 20%. Nombre de citoyen-ne-s n’étaient pas conscient-e-s que les protections périodiques étaient taxées à 20% par l’État avant que la polémique prenne dans les médias. C’est le cas d’Anouk, journaliste scientifique présente au rassemblement.

 

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Anouk : «Les bières et la pizza c’est 5%, alors je ne vois pas pourquoi les tampons seraient taxés à 20%»

 

Julien Bayou, conseiller régional et porte-parole d’EELV dénonce le fait « qu’aucun-e élu-e ne soit présent-e à ce rassemblement pour dénoncer une discrimination sexiste doublée d’une inégalité sociale » :

 

Gaëlle Couraud , porte-parole de Georgette Sand est très « satisfaite de cette mobilisation qui rassemble des hommes et des femmes, plusieurs associations féministes dans différents pays européens » et précise que « le tampon géant ira au Parlement Européen » :

 

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Marie et Clarisse, 18 ans, étudiantes : « Déjà qu’on est moins payées, alors si on est plus taxées… » :

 

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Vincent , 23 ans, étudiant à Créteil : « Il me semble que n’importe qui, n’importe quel mec devrait être sensible à cette cause »

 

Vanessa et Imen , militantes à FièrEs, association féministe, lesbienne, bi et trans qui fêtait également ses deux années d’existence sont satisfaites mais réclament ‘un accès gratuit aux protections périodiques pour les femmes qui en ont besoin ». Une sorte de CMU des règles en somme.

 

Le rassemblement en images :

Guillaume Hubert, 50-50Magazine

Photos : Capucine Froelich

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