Articles récents \ Monde \ Asie L’ex-vice-présidente de l’assemblée nationale afghanne, Fawzia Koofi, continue sa lutte pour les droits des femmes depuis l’Europe

Safe Afghanistan

A travers la projection du documentaire de Sylvie Cozzolino et Thierry Trelluyer, diffusé sur Arte en décembre 2021, Une Féministe chez les talibans, on découvre le combat de Fawzia Koofi, la première députée afghane qui se bat pour l’accès à l’éducation pour les filles et l’égalité entre les femmes et les hommes. Veuve et mère de 2 filles, Fawzia  Koofi vit exilée en Europe pour éviter une mort annoncée. En effet, depuis qu’elle fait de la politique, elle a échappé à deux attentats et son mari mourra quelques temps après avoir été enlevé puis relâché par les talibans. En août 2021, elle est assignée à résidence surveillée, nuit et jour, par les talibans. Sa nièce est arrêtée, l’appartement de sa sœur soufflé par une voiture piégée. Elle réussit à être exfiltrée en passant par le Quatar puis a rejoint la France grâce à l’appui de parlementaires. Depuis la Suisse où elle réside à présent avec ses filles, Fawzia Koofi essaie de sensibiliser l’opinion publique et les instances internationales sur le sort des femmes dans son pays.

Portrait d’une battante

Née en 1975 dans une famille de 23 enfants, Fawzia est la seule de ses sœurs à suivre une scolarité puis des études supérieures. Son père, polygame avec 7 épouses, député pendant 25 ans, a été tué par les moudjahids alors qu’elle n’avait que 4 ans. Elle entame des études de médecine qu’elle doit arrêter en raison de l’arrivée des talibans au pouvoir qui interdisent les études aux filles. Elle prend des cours du soir en droit après la chute des terroristes puis, termine son cursus en Suisse en Sciences politiques et devient membre de l’Unicef. Elle démarre alors sa carrière politique en 2001 et lutte activement pour que l’instruction soit accessible à toutes en lançant la campagne, Back to school. A l’âge de 33 ans, Fawzia Koofi devient la première députée élue en Afghanistan puis occupe le poste de vice-présidente à l’assemblé nationale. Elle est réélue aux législatives de 2010 avec 68 autres députées. Un véritable chamboulement dans le paysage politique. En dehors des menaces de mort qu’elle subit depuis son entrée en politique, cette année, elle échappe à un premier attentat car la députée dérange par ses prises de position contre les violences, les lois qu’elle fait voter et sa volonté de changer les mentalités.

Sa candidature est rejetée aux élections en 2018 au motif qu’elle aurait dirigé une milice armée. Elle crée son parti politique, le Mouvement pour le changement en Afghanistan. Récompensée pour son courage et sa détermination, la féministe est nominée au prix Nobel de la paix. En 2020, elle participe aux négociations de paix avec les talibans et le gouvernement en compagnie de trois autres députées. Elle est blessée lors d’un attentat, mais continuera néanmoins les négociations depuis son lit
d’hôpital.

Depuis la Suisse, Fawzia Koofi lutte en compagnie de sa fille, Shahrzad, pour faire entendre la voix de ces opprimées et pour que « l’Afghanistan ne reste pas le pire pays où naitre pour une fille ». Une question de survie pour ces femmes à prendre en considération urgemment à condition que la diplomatie féministe et masculine internationale y soit sensible…

Laurence Dionigi 50-50 Magazine

Documentaire Arte : Une féministe chez les talibans de Thierry Trelluyer et de Sylvie Cozzolino

print

One Comment

Rétroliens pour ce billet

  1. […] L’ex-vice-présidente de l’assemblée nationale afghanne, Fawzia Koofi, continue sa lutte pour l… (50 50 Magazine) […]