Articles récents \ DÉBATS \ Contributions Les Etats Unis statuent contre le droit à l’avortement

La fin de Roe v Wade : un recul pour l’avortement aux Etats-Unis et dans le monde

La Cour Suprême américaine a révoqué l’arrêt qui protège le droit à l’avortement. Le Planning familial se joint aux organisations féministes états-uniennes qui poursuivent courageusement la lutte et exprime tout son soutien aux Américain.es qui viennent de perdre la garante d’un droit fondamental.

« C’est un énorme recul pour toutes les femmes, aux Etats-Unis comme ailleurs. Chaque fois  que le droit à l’avortement est attaqué quelque par, l’onde de choc se propage dans d’autres  pays  » affirme Sarah Durocher, co-présidente du Planning familial. « En France, cette terrible nouvelle doit sonner comme une alerte. Il faut une mobilisation  politique importante pour que l’avortement soit inscrit dans la loi comme un droit fonda mental, ajoute-t-elle. Partout dans le monde, en Pologne, en Italie, en Amérique latine, des  féministes se mobilisent. Les politiques doivent les écouter. »

Aux Etats-Unis, la décision d’annuler le jugement Roe v Wade mènera à l’interdiction de  l’avortement dans 26 États américains. Ces interdictions toucheront de manière disproportionnée les femmes de couleur et indigènes, celles à faibles revenus.

Refuser un avortement aux femmes qui ne veulent pas être enceintes les condamne à une  grossesse et à un accouchement forcés, à des dépenses inconsidérées pour accéder à l’avortement loin de chez elles. Elle augmentera le nombre des personnes qui se tourneront vers des méthodes moins sûres, sans accompagnement. Sans conteste, il y aura des mort.es suite  à cette décision infâme. Cette mesure régressive est en décalage avec une grande partie du reste du monde où l’accès à l’avortement s’étend massivement. Mais il ne faut pas sous-estimer la détermination  des organisations qui veulent restreindre ou interdire la possibilité de choisir de mener ou  non une grossesse à terme.

Les mouvements anti-avortement aux États-Unis ne sont pas isolés : ils font partie d’un effort  mondial concerté et calculé par les extrémistes conservateurs – qui sont anti-femmes, anti LGBTQI+, anti-réfugiés et anti-genre. Ne soyons pas dupes, ces mouvements ont des sympathisants jusqu’en France.

Plus que jamais il faut défendre le droit à l’avortement! Le Planning familial est à vos côtés.  On ne lâchera rien. Nos corps, nos choix.

Planning Familial

Avortement aux USA, nous ne voulons pas perdre des droits, nous voulons en gagner !

La décision de la Cour suprême des États-Unis sur l’avortement : le « Collectif Avortement en Europe, les femmes décident » dénonce une atteinte historique aux droits des femmes !

Cette décision était certes attendue, elle n’en est pas moins terrible : la Cour suprême vient de revenir sur l’arrêt historique Roe vs Wade qui reconnaissait depuis près d’un demi-siècle le droit à l’avortement sur tout le territoire des États-Unis. Le droit des femmes à disposer de leurs corps est encore et toujours menacé !

Cette décision va permettre à de nombreux États d’interdire l’avortement sur leur territoire. Treize d’entre eux sont en mesure de le faire dès à présent avec effet immédiat tandis que d’autres pourraient légiférer en vue de restrictions. La moitié des États disent vouloir interdire l’IVG.

Cette considérable attaque contre les droits des femmes a été prise par une juridiction composée d’une majorité conservatrice et masculine. Elle aura, c’est évident, des répercussions néfastes au niveau international. A l’heure où grâce à la mobilisation des féministes des pays tels que l’Irlande, l’Argentine, la Colombie, obtiennent le droit à l’avortement, le risque est grand de voir cette impulsion s’inverser. Nous assistons déjà à de nombreuses restrictions contre les droits des femmes en Pologne, Hongrie, Slovaquie. Les femmes ukrainiennes, réfugiées en Pologne, se voient interdire le droit à l’avortement alors que celui-ci est légal dans leur pays !

En France, la montée de l’extrême droite et la présence de 89 député.e.s Rassemblement national à l’Assemblée nationale sont aussi une menace pour nos droits ! Les opposant.e.s à l’avortement n’ont jamais lâché prise en France !

Nous soutenons la demande de constitutionnalisation de l’avortement.

Nous dénonçons cette décision patriarcale inacceptable et appelons à une mobilisation nationale le samedi 2 juillet ! Plus que jamais, restons vigilantes pour que nos acquis ne soient pas détruits !

Collectif Avortement en Europe, les femmes décident : Association Nationale des CIVG, Association Nationale des Sages-Femmes Orthogénistes, Collectif National pour les Droits des Femmes, Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et la Contraception, Femmes solidaires, Maison des femmes de Paris, Marche Mondiale des Femmes, Osez le Féminisme, Planning Familial, Fédération Syndicale Unitaire, Union Syndicale Solidaires, Nouveau Parti Anticapitaliste.

IVG aux USA : un recul historique aux répercussions mondiales 

Un recul historique des droits des femmes vient de se produire aux États-Unis. Le HCE désapprouve la décision adoptée par la Cour suprême qui abroge l’arrêt Roe vs Wade parce qu’elle menace le droit à l’avortement aux États-Unis, dans le reste du monde et même en France. Le HCE recommande que l’Europe et la France retrouvent leur souveraineté en matière de production de la pilule abortive. 
Les conséquences de cette révocation s’annoncent désastreuses pour les Américaines
L’arrêt Roe vs Wade, adopté en 1973, garantissait aux femmes le droit d’avorter dans l’ensemble du pays. L’annulation de cette jurisprudence qui accordait à ce droit une valeur constitutionnelle donne maintenant aux Etats fédérés la compétence de légiférer sur l’avortement. Or, vingt-six Etats américains disposent aujourd’hui d’une législation hostile voire très hostile à l’IVG ; désormais, ils sont en mesure de mettre un terme au droit à l’avortement et condamner les Américaines à ne plus disposer librement de leur corps.
Aujourd’hui, la santé des femmes est mise en danger ; l’histoire a montré que l’interdiction du droit à l’avortement ne mettait jamais fin à cette pratique, mais la confinait à la clandestinité. L’IVG n’en demeurant pas moins pratiquée, les distances de déplacement vont se multiplier, contraignant les Américaines à se rendre dans un Etat ou un pays voisin pour avorter. Les inégalités d’accès vont s’exacerber avec pour premières victimes les femmes précaires qui représentent près de trois quart des femmes qui ont recours à un avortement aux Etats-Unis. La méthode médicamenteuse, qui avait été rendue récemment plus accessible grâce à la prescription de pilule abortive par téléconsultation puis l’envoi par boite postale, pourrait devenir illégale dans les Etats hostiles à l’avortement. Le HCE s’inquiète également des dérives autoritaires qui pourraient accompagner ce durcissement de la législation. Alors qu’une “prime à la délation” existe déjà au Texas, des Américaines alertent de potentiels détournements des données de navigation sur internet ou celles figurant sur les applications numériques de santé.
Cette décision américaine entraîne des répercussions importantes pour l’ensemble du monde
Elle envoie un signal dangereux qui conforte les partisans des mouvements anti-IVG. Alors que des progrès en faveur du droit à l’avortement se poursuivent dans le monde, en Colombie comme en Espagne par exemple, les mouvements hostiles à l’avortement vont être confortés. 24 Etats dans le monde l’interdisent déjà totalement, tandis que d’autres restreignent sévèrement son accès, incitant les femmes à recourir à des avortements non sécurisés. Ainsi, chaque année, ce sont 47.000 femmes qui meurent des suites d’un avortement clandestin, soit une femme toutes les neuf minutes.
Ce droit fondamental demeure menacé par les courants réactionnaires, qui déploient un travail constant de lobby liberticide, y compris au sein de l’Union européenne, en témoigne la quasi-interdiction de l’avortement en Pologne ; ou en France, au travers d’une forte présence de sites de désinformation qui frôlent le délit d’entrave. Cette décision outre-Atlantique reflète à nouveau combien les droits des femmes ne sont jamais acquis et restent fragiles. Même en France où le droit à l’avortement a été renforcé récemment, une forte minorité s’y est opposée (30 % des votes) et on attend toujours la publication des décrets d’application.

Pour se prémunir de toute tentative d’entrave des droits des femmes, le HCE rappelle l’urgence :

  • d’inscrire le droit à l’avortement dans notre constitution française, pour le reconnaître enfin comme un droit fondamental et humain.
  • d’inscrire le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, ainsi que l’a annoncé le Président de la République le 19 janvier 2022.
Il appelle également à harmoniser les conditions et les délais légaux pour avorter, au sein de l’Union européenne, sur ceux des Etats membres les plus progressistes.
La décision de la Cour suprême peut avoir des conséquences directes en termes de financements et d’accès à l’avortement sur le plan mondial. Des ONG internationales soutenant le droit à l’avortement et à la contraception dans différents pays du monde alertent sur l’éventualité d’un retrait des financements américains pouvant fragiliser voire mettre un terme à leur action. Le HCE rappelle également son inquiétude quant aux dangers d’une production monopolistique de la pilule abortive, concentrée dans les mains d’un laboratoire pharmaceutique : Nordic Pharma, dont une partie conséquente des capitaux est maintenant américaine. Comme cela s’est déjà produit par le passé, l’entreprise acquéreuse pourrait subir des intimidations importantes des mouvements anti-IVG, provoquant ainsi des risques de ruptures de production et d’approvisionnement, ou encore de tensions sur les prix.
Le HCE recommande aux pouvoirs publics de faire retrouver à la France sa souveraineté en matière de production de la pilule abortive en relocalisant la fabrication en Europe et le plus vite possible en France.

Haut Conseil à l’Egalité 

Afficher l’image source

USA : la Cour Suprême a osé revenir sur le droit à l’IVG !

En 1973, l’arrêt Roe vs Wade garantissant aux femmes le droit d’avorter dans l’ensemble des Etats-Unis marquait une avancée majeure pour leur libération.

Près d’un demi-siècle plus tard, l’abrogation de cet arrêt par la Cour Suprême représente non seulement une terrible régression, mais la preuve que, même dans une grande démocratie, faute de vigilance, et à force de se disperser sur de multiples situations de discriminations, les droits les plus fondamentaux des femmes peuvent être remis en cause.

Cette décision, est non seulement une injure faite aux femmes, mais elle révèle un totale incompréhension de l’une des clés de l’avenir de l’humanité. Car la maitrise de la démographie par les femmes elles-mêmes, est au cœur du développement durable.

Malheureusement, l’Union Européenne n’a pas de leçons à donner aux Etats-Unis.

N’oublions pas que la Charte européenne des droits fondamentaux proclamée à Nice le 7 décembre 2000 ne reconnait pas le droit à l’avortement pour toutes les européennes, comme si le droit pour les femmes à disposer librement de leur corps relevait de la subsidiarité.

C’est donc à juste titre, mais sans doute de façon trop timide, que le Président de la République, venu exposer devant les eurodéputés les priorités de la France pour la présidence tournante du Conseil de l’UE, avait proposé, mercredi 19 janvier, de « consolider » la Charte européenne des droits fondamentaux en citant « la reconnaissance du droit à l’avortement ».

Nous sommes loin du compte, et la vigilance s’impose, comme ont su le faire les espagnoles lorsque leur gouvernement avait menacé de remettre en cause ce droit si chèrement acquis. Face à leur révolte, le pouvoir avait reculé.

Ligue du Droit International des Femmes 

L’avortement est un droit constitutionnel

Les femmes du monde entier ne le savent que trop bien : un droit n’est jamais acquis en patriarcat, il n’est jamais que le fruit d’un rapport de force. Les Américaines en font actuellement la brutale expérience : la Cour suprême américaine, l’équivalent de notre Conseil Constitutionnel, vient de revenir sur l’arrêt Roe vs Wade qui garantissait une protection fédérale du droit à l’avortement. Six juges sur les neuf ont voté contre la reconnaissance nationale du droit à l’avortement. Concrètement, cela signifie que chacun des 50 Etats américains peut décider s’il autorise ou non les femmes à avorter. Les conséquences dramatiques de cette décision ne se sont pas fait attendre : neuf Etats ont déjà interdit l’avortement, et huit d’entre eux l’ont fait dans les six heures qui ont suivi l’annonce de la Cour suprême.
Femmes solidaires, mouvement féministe, laïque et universaliste, manifeste son soutien sans condition aux femmes américaines. Notre solidarité, notre sororité leur sont acquises. Cette décision remet gravement en cause la séparation déjà ténue entre l’Eglise et l’Etat aux Etats-Unis. Car c’est bien au nom des convictions religieuses des chrétiens fondamentalistes que l’avortement est interdit. Une fois encore, nous mesurons l’importance de la laïcité pour les droits des femmes.
A ce titre, Femmes solidaires tient à rappeler que cette décision de la Cour suprême ne va pas empêcher les avortements ; elle va empêcher qu’ils soient pratiqués dans des conditions sûres pour les femmes. L’interdiction de l’avortement va, de fait, tuer des femmes dont la mort est évitable, en les contraignant à avorter dans des conditions dangereuses.
L’un des juges conservateurs de la Cour suprême, Clarence Thomas, a par ailleurs exprimé son souhait que la Cour se penche ensuite sur le droit à la contraception et les droits des personnes LGBT+ (dont le droit d’avoir des relations sexuelles consenties entre personnes de même sexe et le droit de se marier). Une page sombre de l’histoire américaine s’ouvre, et avec elle, un rappel glacial : le populisme ne prend jamais le pouvoir sans conséquences catastrophiques pour la population. En effet, la décision de la Cour suprême a été rendue possible par Donald Trump qui, en nommant à la Cour trois juges ultraconservateurs, a fait de cette institution un bastion réactionnaire qui a toute latitude pour attaquer les droits fondamentaux de la population. La même semaine, le Brésil de Bolsonaro a refusé à une petite fille de 11 ans, victime de viol, le droit d’avorter. En réponse à cette attaque des populistes, le gouvernement français a annoncé qu’il soutiendrait un projet de loi visant à faire du droit à l’avortement un droit constitutionnel. Le gouvernement canadien, lui, a annoncé qu’il accueillerait sur son sol les femmes américaines qui souhaitent avorter. Nous saluons ces décisions qui contribuent positivement au rapport de force à l’échelle internationale.
Les conservateurs, quoi qu’ils en disent, ne sont pas du côté de la vie : ils ont fait le choix de la haine, de la violence et de la mort. Femmes solidaires l’affirme sans ambigüité : partout où ils seront, de nos quartiers aux Nations unies, ils nous trouveront face à eux.

Femmes Solidaires 

Pour un droit fondamental à l’IVG en Europe

La CLEF – Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes dénonce la révocation par la Cour suprême des Etats-Unis de l’arrêt ROE vs WADE, arrêt dont la jurisprudence garantissait le droit à l’avortement pour les femmes américaines. Cette décision ne manquera pas de pousser les femmes, et particulièrement les plus précaires, dont les migrantes, à recourir, comme au siècle dernier, à des méthodes d’avortement clandestines et dangereuses trop souvent mortelles.

Face à la gravité de cette décision et au regard des forces réactionnaires qui, en Europe comme dans le reste du monde, mettent en cause le droit des femmes à disposer de leur corps – droit fondamental, fruit du long combat des femmes au cours des décennies précédentes – la CLEF renouvelle sa demande d’inscription du droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, de la même façon qu’elle soutient l’inscription de ce droit dans notre Constitution.

La CLEF appelle également la France et l’Union européenne à agir rapidement en faveur d’une production européenne indépendante de pilules abortives, aujourd’hui produites par un fabricant unique Nordic Pharma aux capitaux majoritairement américains.

La CLEF appelle l’ensemble de ses 80 associations adhérentes à rejoindre la mobilisation organisée par le Collectif Avortement en Europe, les femmes décident, samedi 2 juillet 2022 à Paris et en région.

Nous soutenons toutes les femmes américaines et dans le monde qui voient leur accès à la contraception et à l’IVG bafoués et nous resterons vigilantes à l’exercice de ce droit dans notre pays et en Europe.

La Coordination pour le Lobby Européen des Femmes

print