Egypte, Jordanie, Tunisie : la place des femmes au travail

Egypte : des syndicats en pleine renaissance, mais encore timorés sur le genre

La révolution qui a chassé Hosni Moubarak a aussi apporté la reconnaissance de syndicats indépendants du pouvoir. Les nouvelles organisations prendront-elles plus à cœur la question de l’égalité de genre que les anciennes ? Les premiers signes incitent à la prudence.

Magda Ibrahim, jeune syndicaliste égyptienne enthousiaste

Pour cette trentenaire, contrôleuse des impôts et responsable syndicale du tout récent syndicat indépendant des impôts, il faudrait que les femmes se syndiquent davantage. Cette militante croit aux vertus de l’éducation et aux rencontres syndicales internationales.

Synthese Jordanie

Renforcer les droits des femmes en Jordanie

On ne compte plus les études qui analysent la faible participation des femmes à la vie économique ou politique jordanienne. Dès lors, quels sont les leviers d’action utilisés par les politiques ou les mouvements de la société civile pour améliorer la condition des femmes, en particulier dans le domaine du travail ?

Siège du Syndicat des journalistes égyptiens, au Caire

Egypte : Des journalistes entre le marteau et l’enclume

La profession de journaliste s’ouvre progressivement aux Egyptiennes, mais elles peinent à accéder aux responsabilités, y compris syndicales. Et l’élection d’un proche des Frères musulmans à la tête du Syndicat des journalistes égyptiens en octobre dernier en inquiète plus d’une.

Imane et Sumaya

Jordanie : les travailleuses d’Al Tajamouat, ouvrières, syndicalistes et fières de l’être…

Dans cette cité industrielle, on fabrique des produits agroalimentaires, des appareils médicaux, des meubles de bureau, des produits de la mer Morte et des produits textiles. Imane, palestinienne, et Sumaya, jordanienne, deux couturières, y travaillent pour des usines de textile. Témoignages.

Trez-Al-Rayyan

L’Union des femmes jordaniennes protège et autonomise les femmes depuis 1945

Les bâtiments imposants de la Jordanian Women’s Union (l’Union des femmes jordaniennes) semblent taillés selon l’objectif que l’Union s’est fixé : « œuvrer à la protection de toutes les femmes, sans discrimination ». Reportage sur la plus vieille organisation de femmes du pays : un lieu de vie, de protection, de travail et de règlements des différends familiaux pas tout à fait comme les autres.

Tunisie : Le micro-crédit comme soutien à l’activité de femmes de quartiers populaires

L’association Enda inter-arabe a débuté dans les faubourgs de Tunis en 1990. Elle s’est lancée dans le micro-crédit en 1995 et est présente aujourd’hui dans tout le pays. Elle compte aujourd’hui 200 000 clients, à 70% des femmes. Témoignages de bénéficiaires.

Najoua Makhlouf

Tunisie : « Il faut casser la « reproduction masculine » à la tête des syndicats »

Najoua Makhlouf est présidente de la commission femmes de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), syndicat unique en Tunisie jusque récemment. Elle explique les facteurs de l’absence des femmes dans les instances dirigeantes, malgré une forte présence parmi les adhérent-e-s.

Marwa Choura, à gauche, et Charimaa Ahmed.

Faire entrer les jeunes travailleuses dans les syndicats égyptiens

Pour inciter les travailleuses de moins de 35 ans à investir les nouvelles organisations indépendantes, la Confédération syndicale internationale (CSI) a lancé, dans le cadre de son Réseau des femmes arabes, le programme « Decisions for Life ». Rencontre avec Charimaa Ahmed et Marwa Choura, deux de ses instigatrices.

Nadia Shabana, dans les locaux de l'ITUC, à Amman.

Jordanie : « Nous voulons 20 % de femmes dans les comités directeurs des syndicats »

Le taux d’affiliation des Jordaniennes à des syndicats ouvriers avoisine les 20 %. Le Réseau des femmes arabes, lancé en mars 2011 à Tunis par la Confédération syndicale internationale (CSI), vise à augmenter la syndicalisation des femmes et favoriser leur accès aux fonctions hiérarchiques dans les syndicats. Entretien avec Nadia Shabana, la coordinatrice de ce réseau basé à Amman.

« En Egypte, la loi institutionnalise la domination masculine »

Comment expliquer la perpétuation des inégalités de genre en Egypte ? Et la révolution anti-Moubarak autorise-t-elle quelques espoirs de ce point de vue ? Entretien avec Safaa Monqid, sociologue et arabisante, chercheuse associée au Centre d’études et de documentation économiques, juridiques et sociales du Caire.

A gauche Lamis Nasser, à droite Musa Shteiwi

Jordanie : le trop faible rôle économique des femmes

La Jordanie figure parmi les plus mauvais élèves des pays arabes concernant la participation des femmes à la vie économique. Pourtant, les Jordaniennes ne manquent pas de diplômes : la moitié de la population active féminine possède au moins une licence – contre 19 % des hommes. Les explications de Lamis Nasser, chercheuse et de Musa Shteiwi, sociologue.

Amal Saeed pendant une manifestion à Mehallah

Egypte : Les révoltées de Mehallah

Contrairement à certaines jeunes blogueuses de la révolte anti-Moubarak, ces ouvrières du textile n’ont pas fait la « une » des magazines. Pourtant, elles sont les vraies pionnières du raz-de-marée qui a fini par chasser le dictateur égyptien. C’est ici, à Mehallah El-Koubra, que tout a commencé. Rencontre avec les deux « meneuses » d’une colère sociale inédite.

Equipe de l'ONG Tamkeen, Amman

Jordanie : Changer le regard méprisant à l’égard des femmes migrantes

Plus de 140 000 domestiques, originaires d’Indonésie, des Philippines et du Sri Lanka, sont employé-e-s dans les foyers des riches Jordaniens. Alertées depuis quelques années sur leurs terribles conditions de travail, les ONG Adaleh et Tamkeen travaillent d’arrache-pied pour protéger cette main-d’œuvre et renforcer ses droits.

Opératrice dans un centre d'appel © La Photo libre

Dans un centre d’appel tunisien : « Des journées infernales pour 450 dinars »

Jihene Soula, jeune femme de 27 ans, a travaillé quatre mois, entre fin 2008 et début 2009 dans un centre d’appel à Tunis. Pour environ 230 euros par mois : plus de 80 appels par jour, blâmes, notation des salarié-e-s, pauses planifiées… pour des employé-e-s souvent sur-qualifié-e-s. Témoignage.

Nawla Darwiche

Nawla Darwiche, figure de proue du féminisme égyptien

Nawla Darwiche a créé, et longtemps présidé, la New Woman Foundation, fer de lance du féminisme égyptien. Si ses attaques sans concession contre la culture patriarcale ne lui valent pas que des amis, ses études sur la condition des ouvrières font référence. Et obligent politiques et syndicalistes à la considérer comme incontournable.

Samia Letaeif

Droits des femmes en Tunisie : un combat à mener sur tous les fronts

Samia Letaief est médecin anesthésiste, militante à l’Association des femmes tunisiennes pour la recherche et le développement (Afturd), et syndicaliste à la fédération santé de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Un an après la révolution, elle oscille entre optimisme et désillusion.

Mahasen El Emam au Centre médiatique pour les femmes journalistes

Jordanie : « Comment je me suis remariée avec le journalisme »

Journaliste depuis les années 1970, Mehasen El Emam, ne supportant plus le statut des femmes journalistes en Jordanie, quitte son poste de rédactrice en chef et crée en 1999 le Centre médiatique pour les femmes arabes. Au programme : formation, lobby, et observatoire des médias.

Manifestation d'ouvrières à Mehallah, « berceau » de la révolution égyptienne.

Egypte : des femmes engagées mais méconnues

Les Egyptiennes ont joué un rôle majeur dans les luttes sociales qui ont contraint Moubarak au départ en février 2011. Un an plus tard, l’égalité de genre ne figure pourtant pas à l’agenda des priorités. L’essor des syndicats indépendants permettra-t-il d’inverser la tendance ? Cela demandera du temps.

Tunisie : entre ouverture et patriarcat

La Tunisie est le pays du monde arabe où les femmes sont les plus présentes sur le marché du travail. Néanmoins, la sectorisation de l’emploi, la précarité accrue des femmes, la très faible présence dans les instances dirigeantes des entreprises, mais aussi des syndicats sont les stigmates d’une société qui, au-delà d’une certaine ouverture, reste dominée par le patriarcat et le conservatisme.

A gauche, Fathalla Emrani, à droite, Khaled Habahbeh.

Jordanie : peu de femmes dans un milieu syndical fragile

En Jordanie, seulement 9 à 10 % de la population active adhère à un syndicat ouvrier et les femmes ne représentent que 20 % du milieu syndical. Une faible participation à une activité très contraignante pour les femmes qui l’ont choisie, tant le syndicalisme a mauvaise presse dans le pays. Tour d’horizon.

Claire Courteille

« Un réseau de femmes syndicalistes arabes pour faire progresser l’égalité de genre »

Désireuse de saisir l’opportunité des révolutions arabes pour faire progresser l’égalité de genre, la Confédération syndicale internationale a impulsé le lancement de « Changing for equality », un réseau de femmes syndicalistes. Explications de Claire Courteille, directrice du département égalité de la CSI et l’une des initiatrices de ce programme.

De faibles taux d’emploi et de syndicalisation

EDITO. Un an après les révolutions arabes, trois journalistes d’EGALITE sont partis en reportage en Tunisie, Egypte et Jordanie. Ils ont enquêté sur la place des femmes sur le marché du travail et plus précisément dans les syndicats.